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Pour la construction d’un Parti Ouvrier Révolutionnaire et d’une Internationale Ouvrière Révolutionnaire

Publié le par Groupe Révoltes
Publié dans : #CGT, #capitalisme

Au nom de la défense de l’emploi la CGT met en place une campagne pour la relance industrielle.

Cette campagne est nommée « campagne pour la reconquête et l’avenir de l’industrie française » (sic !) La confédération relie celle-ci à sa campagne sur le « coût du capital ». De son aveu les deux sont liées. De même celle sur les 32 heures.

Il est donc difficile de tenter de démonter l’une sans démonter l’autre et finalement il est plutôt facile en montrant la fourberie de l’une de démonter l’ensemble.

Pour la confédération il s’agit « d’associer les salariés à faire émerger des projets en lien avec les structures syndicales locales (UL – UD … ) ».

Au nom donc de la défense de l’emploi le projet CGT est d’aider au développement de filières, comme par exemple la filière hydrogène à Pau et Dunkerque, la filière bois … ou d’éviter la fermeture de sites.

Les assises qui devront se tenir le 22 février doivent donner de la lisibilité aux projets afin de travailler en cohérence sur l’ensemble du territoire national et éviter de se retrouver en concurrence sans le vouloir. C’est aussi méconnaître la concurrence à l’échelle européenne et mondiale.

Dans une Tribune au Monde du 17/01/2017, le secrétaire général Gérard Martinez, aux côté de JC Mailly et de Bernard Thibault s’est associé avec Arnaud Montebourg, Coquerel et Généreux du Parti de gauche de Mélenchon, de Pierre Laurent du PCF et Gaëtan Gorce, sénateur PS pour défendre « l’industrie ». Les auteurs veulent entériner le « compromis fondamental entre le capital et le travail sans lequel aucun développement n’est possible ». Ils prônent le développement des activités productives au lieu de défendre la force de travail des ouvriers.

On est en plein dans la cogestion capital / travail.

La CGT et FO jouent les VRP, les entrepreneurs du capital et entendent aux côtés du PCF et du PG et d’une partie du PS que les salariés appuient une telle démarche.

La question oubliée semble bien celle de : à qui profite le crime ? Qui s’acharne au travail, est exploité car il n’a que sa force de travail à vendre, et qui encaisse la plus value ?

La confédération évite soigneusement ce terrain. Comment ? Elle explique que sa démarche serait à contre courant du cadre de réflexion dans lequel on voudrait l’enfermer, celui du coût du travail.

Selon elle, sa position s’oppose à l’idéologie dominante pour qui « le coût du travail, soi-disant (sic !) entraverait la compétitivité de notre industrie ». C’est ce « soi-disant » qui pose problème.

Dans quel monde vivent les bureaucrates de la CGT ?

Le capitalisme fonctionne sur la base de l’exploitation de la force de travail (physique ou intellectuelle), qui est une marchandise. En effet, le capitaliste ne paie pas entièrement à l’ouvrier la totalité de la valeur qu’il produit et empoche le surplus, déduction faite des frais nécessaires à la reproduction de la force travail (qui comprend la nourriture, le logement, le renouvellement de la main d’œuvre). Ainsi, le prix d’une marchandise comprend

  • le coût du capital nécessaire à sa fabrication,
  • le salaire de l’ouvrier qui lui permet de subvenir à ses besoins mais pas de se payer entièrement le produit qu’il vient de produire,
  • la plus-value confisquée par le patron

Ce mode de production et de domination de la classe bourgeoise sur la classe ouvrière perdure depuis plus de 250 ans ! Force est de constater que nous n’avons pas changé de système de production ni d’exploitation. Seulement, la production manufacturière a été délocalisée dans des pays où la main d’œuvre était moins chère, en Asie, en Europe de l’Est, en Amérique latine ou en Afrique. Toute réindustrialisation en France et en Europe ne peut que se traduire par une baisse généralisée de la valeur de la force de travail, donc des acquis ouvriers.

La direction de la CGT refuse de s’attaquer à cette exploitation et propose ni plus ni moins de participer à cette exploitation en prônant la collaboration de classes.

Elle laisse croire que c’est la financiarisation de l’économie et le coût du capital qui font que les investissements reculent. Or, c’est bien le coût du travail, plus élevé en France qu’en Chine ou qu’au Maghreb, fruit de combats ouvriers, qui pousse les patrons à délocaliser la production.

Mais il faut être clair, dans le système de production capitaliste, c’est la recherche du profit le moteur de l’économie. Nos capitalistes ne sont pas des philanthropes. S’ils choisissent d’investir c’est dans l’espoir de dégager une plus value. Cette plus value est en dernière analyse issue uniquement de l’exploitation salariale. C’est le travail salarié qui produit la valeur. Le produit du travail (marchandise) ne crée la plus value que s’il trouve acquéreur.

Aussi un capitaliste raisonnablement pas trop suicidaire va veiller à investir dans une industrie que s’il a des garanties raisonnables de réaliser une plus value ou un profit plus important que ce que son précédent investissement ne lui rapporte. Il s’agit donc pour lui de s’assurer d’un coût de production permettant de fabriquer une marchandise qu’il pourra revendre sans être balayé par la concurrence nationale et internationale.

Aussi le coût du travail est une réalité pour le capitaliste. Il est dommage que la CGT n’en ait pas conscience ou feigne de l’oublier. Non pas pour faire baisser le coût de la force de travail mais pour lutter contre l’exploitation salariale pourtant encore inscrit comme objectif dans ses statuts.

La confédération préfère « travailler les projets au plus près des besoins des populations, dans le respect de l’environnement », c’est son concept de « développement humain durable ». L’aspect environnemental serait un moyen de relocaliser des activités.

Là encore … pas dans le monde capitaliste !

« Relocaliser permettrait à certains territoires de retrouver une vitalité économique ». Vitalité au profit de qui ? Des ouvriers contraints de travailler 8 heures durant sur leur machine ou sur leur bureau, , enchainant pour beaucoup des contrats précaires, travaillant la nuit ou les dimanches ? A qui profiterait cette « vitalité » ???

La campagne pour les 32 heures est un leurre. A l’heure où le patronat, via les accords de maintien de l’emploi, augmente le temps de travail des salariés sous la menace de licenciements, les repassant bien souvent à 39H avec maintien d’un salaire pour 35H, revendiquer 32H est un moyen de ne pas s’opposer à ces accords ni véritablement aux licenciements. La CGT devrait mener une campagne pour l’interdiction pure et simple de tous les licenciements.

Dans certains pays nordiques les 32h œuvrent même à l’accroissement de la productivité du travail, puisqu’avec la robotisation, les travailleurs produisent plus en moins de temps. L’accroissement de la productivité fait le bonheur des patrons.

La cogestion, la participation des salariés aux décisions des entreprises, dans les comités d’entreprise, dans les conseils d’administration ne fait que brouiller les cartes. On associe les ouvriers à leur propre exploitation, comme dans les SCOP. Mais au final, c’est le propriétaire du capital qui est maître des investissements et qui empoche la plus-value extorquée. Dans les SCOP, le salarié est autant salarié que capitaliste mais c’est son hémisphère droit capitaliste qui exploite l’hémisphère gauche salarié ! Cet individu n’est propriétaire qu’à moitié et exploite son autre moitié.

Alors quitte à changer les choses, mieux vaut exproprier et collectiviser les moyens de production, au service de la satisfaction des besoins humains ! Ce sera sinon plus simple à mettre en œuvre, au mois plus clair comme objectif pour l’humanité.

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