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Pour la construction d’un Parti Ouvrier Révolutionnaire et d’une Internationale Ouvrière Révolutionnaire

Publié le par Groupe Révoltes
Publié dans : #PS, #Hamon

Certains candidats à la présidentielle ont relancé l’idée de mettre en place un revenu universel (RU), qui s’appliquerait à un public variable selon les candidats, et dont chacun propose un financement différent.

Cette proposition peut paraître séduisante au premier abord pour les salariés, les retraités et les privés d’emploi. Pourtant elle reçoit des soutiens qu’on pourrait croire inattendus d’une partie du patronat français. Ainsi l’ancienne présidente du MEDEF, Laurence Parisot, trouve l’idée d’un revenu universel « à creuser ». Et ces grands patrons ne s’y trompent pas. Ils voient dans cette proposition bien des opportunités.

Les promoteurs du RU semblent effectivement oublier le fonctionnement du système de production capitaliste.

La CGT publie dans son journal Options du mois d’octobre 2016 une analyse de Thomas Coutrot présenté comme économiste et membre du conseil scientifique d’ATTAC. Il pose la bonne question : « de quelle manière peut se créer la valeur économique qui peut être distribuée monétairement si elle ne vient pas du travail ? » Il dénonce les partisans du RU qui proposent de tirer cette valeur des machines, des réseaux, de la spéculation, de la création de monnaie par la Banque centrale … ce qui est selon lui « une mystification complète ».

Il explique aussi que les militants pour un RU détournent les travailleurs de la lutte pour d’autres rapports de production. Ainsi dit-il : « Pourquoi se battre contre la précarité, pour la réduction du temps de travail ou la transformation des organisations du travail quand on a décrété la fin du travail ? »..

Son analyse est pertinente et se fonde sur une grille de lecture marxiste de ce qu’est l’exploitation salariale et la place du travailleur dans le système de production capitaliste.

En effet les problèmes posés par la mise en place du RU sont multiples mais sur le plan d’une analyse de classe, c’est la négation de la réalité économique du capitalisme.

Le travail est le seul moyen de produire de la valeur pour le capital.

Le capitalisme fonctionne sur la base de l’exploitation de la force de travail (physique ou intellectuelle), qui est une marchandise. En effet, le capitaliste ne paie pas entièrement à l’ouvrier la totalité de la valeur qu’il produit et empoche le surplus, déduction faite des frais nécessaires à la reproduction de la force travail (qui comprend la nourriture, le logement, le renouvellement de la main d’œuvre). Ainsi, le prix d’une marchandise comprend le coût du capital nécessaire à sa fabrication, le salaire de l’ouvrier qui lui permet de subvenir à ses besoins mais pas de se payer entièrement le produit qu’il vient de produire et la plus-value confisquée par le patron.

Le travailleur va par exemple pouvoir subvenir à ses besoins au bout de 4h de travail alors qu’il travaille 8H. Le patron va donc monétiser 4H de travail non payé au travailleur et qu’il empoche sous forme de profit.

 

Engels explique ainsi l’apport fondamental de K. Marx qui démontre comment fonctionne le système de production capitaliste, d’où vient l’exploitation, ce qu’est la plus value :

« Il fut prouvé que l'appropriation de travail non payé est la forme fondamentale du mode de production capitaliste et de l'exploitation de l'ouvrier qui en résulte ; que même lorsque le capitalisme paie la force de travail de son ouvrier à la pleine valeur qu'elle a sur le marché en tant que marchandise, il en tire pourtant plus de valeur qu'il n'en a payé pour elle ; et que cette plus-value constitue, en dernière analyse, la somme de valeur d'où provient la masse de capital sans cesse croissante accumulée entre les mains des classes possédantes. La marche de la production capitaliste, aussi bien que de la production de capital, se trouvait expliquée. »

 

Le financement du RU est donc une question importante. Dans une société non débarrassée du parasitisme capitaliste, où la plus value est absorbée par la poignée de capitalistes qui exploite le travail, il ne peut y avoir de financement miracle, en dehors de la valeur de la force de travail.

Les candidats promoteurs du RU entament là la grande pirouette, la grande arnaque. Les propositions de RU ont au moins toutes ce point commun : le financement ne se ferait pas sur le travail, sur la base de cotisations, payées à la fois par le salarié et par l’employeur.

Toutes les propositions redoublent d’imagination pour trouver un financement a priori alléchant mais économiquement aberrant (taxer les robots, faire tourner la planche à billets …).

La palme revient toutefois à ceux qui prônent un financement sur la base de la fusion des prestations sociales pour un RU versé qu’aux personnes majeures de plus de 18 ans. Ainsi lorsque les allocations et aides diverses auraient toutes fusionné dans un RU (fixé à quelque 700 ou 800 € par mois) une famille monoparentale avec des enfants mineurs se verrait créditer de 800 € par mois pour solde de tout compte, sans autres allocations ni familiale, ni au logement …

Rappelons aussi que les prestations sociales sont pour bonne part issues des caisses de la sécurité sociale. C’est le cas des allocations familiales, des allocations logement par exemple. Les caisses de sécurité sociale sont alimentées par le salaire différé des travailleurs. Cet argent n’appartient en aucun cas à ces messieurs capitalistes et ils ne peuvent donc pas en disposer à leur guise même s’ils rêvent devant ce trésor de 1000 milliards d’euros, les yeux ébahis et la bave aux lèvres.

Cet argent n’appartient qu’aux seuls salariés qui l’ont collectivisé pour répondre à une solidarité ouvrière. Il n’appartient pas à l’Etat, ni au gouvernement ni au patronat.

Ajoutons enfin que sous prétexte de RU, le patronat, comme l’Etat employeur d’ailleurs, rêve déjà de pouvoir baisser les salaires des actifs.

Aussi, nous militants communistes, nous avançons les mots d’ordre suivant :

  • A bas toute forme de revenu universel !
  • Pas touche à l’argent des caisses de sécurité sociale ! Retour à une gestion purement salariale des caisses de la Sécu

Pour luter contre la misère, la précarité, il faut un travail pour tous. Pour cela nous disons :

  • Interdiction des licenciements ! De tous les licenciements !
  • Un seul contrat, le CDI
  • Échelle mobile des heures de travail (répartition du travail entre la population active) !

Nous portons ces revendications aux centrales syndicales ouvrières, CGT, FO, mais aussi la FSU, Solidaires. Nous leur disons reprenez ces revendications, et portez les auprès des travailleurs et organisez des meetings, rassemblements pour les imposer dans le cadre des prochaines élections présidentielles : pour empêcher le retour des partis bourgeois (LR, FN, Macron), il faut un seul candidat représentant l’ensemble de la classe ouvrière et toutes les organisations ouvrières pour défendre nos revendications.

 

 

 

 

 

 

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