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Publié le par Groupe Révoltes
Publié dans : #Tracts, #élections, #gouvernement Sarkozy

Élections régionales : défaite des listes UMP, défaite du gouvernement Sarkozy-Fillon

Rupture du dialogue social ! Défense des revendications ouvrières !

Pour en finir avec la politique anti-ouvrière du gouvernement Sarkozy et le chasser du pouvoir sans attendre 2012 : Front unique de toutes les organisations ouvrières, partis (PS-PC-PG-NPA-LO) et syndicats

Lors des élections régionales, les travailleurs ont clairement montré leur rejet de la politique du gouvernement Sarkozy. Au soir du 2ème tour, les listes UMP subissent une véritable déroute : si l’on excepte le cas particulier de l’outre-mer, les listes UMP sont battues dans 21 régions sur 22, et, plus en détail, dans 89 départements sur 95 ! L’ensemble des ministres de Sarkozy qui se présentaient sont battus, parfois sévèrement (Darcos en Aquitaine n’atteint même pas 30% des suffrages). Même dans les Hauts-de-Seine, fief de Sarkozy, la liste UMP menée par Pécresse est battue.

Nombre de travailleurs se sont saisis au premier tour des listes présentées par le PS (30%) en dépit même de son programme et de sa politique, pour exprimer ce rejet. Ils ont également utilisé les listes présentées par le Front de gauche (6.5%) et dans une très moindre mesure le NPA (3.5%) qui paye la carte de la division.

La forte abstention témoigne du peu de crédit qu’accorde la classe ouvrière aux organisations ouvrières traditionnelles. Mais elle est le fait également de la crise qui traverse une partie de la bourgeoisie ; ainsi une partie de la petite bourgeoisie réactionnaire a voté FN. Une partie des couches les plus arriérées du prolétariat, dans certaines banlieues ou secteurs ouvriers, s’est également tournée vers le FN faute de perspective ouvrière à la crise.

Quant aux listes Europe écologie, elles ont fait au premier tour un score moins important (12%) qu’aux européennes et n’étaient pas en position de remporter une région. Europe écologie est un regroupement par nature petite-bourgeoise qui n’est pas issu du mouvement ouvrier et qui lui demeure étranger lorsque certains de ces dirigeants expriment leur accord avec le traité européen. Ce parti refuse de surcroît de mettre en cause le capitalisme. Finalement Europe écologie joue ce rôle de conciliation entre les deux classes fondamentales, la bourgeoisie et la classe ouvrière puisque le Modem, complètement laminé n’a pas pu jouer ce rôle.

« La défaite qui complique les réformes »

Plus que jamais, la bourgeoisie française doit faire face à une situation économique dramatique. Elle n’a pu surmonter – provisoirement – la grande crise financière de 2008 qu’au prix d’un endettement gigantesque de l’État, sans précédent, et insoutenable. La croissance économique, déjà faible avant la crise, frôle la stagnation absolue, malgré les milliards engagés dans le plan de relance, ce qui exacerbe les rivalités avec ses concurrents extérieurs, en particulier avec les États-Unis et l’Allemagne. Même l’euro, du fait du bras de fer avec l’Allemagne autour de la crise grecque, apparait menacé d’éclatement. Prise en étau, la seule issue de la bourgeoisie pour maintenir la compétitivité des entreprises françaises face à la concurrence, c’est de poursuivre, d’approfondir inlassablement les réformes. Ce qui est à l’ordre du jour, c’est justement la politique menée par les gouvernements des pays européens en situation de cessation de paiements tels que l’Irlande, la Grèce ou l’Espagne : la diminution drastique du salaire différé, par le gel des retraites et le report de l’âge à la retraite (67 ans en Espagne et en Allemagne !), le gel voire la réduction des salaires, le non-remplacement de la majorité des postes de fonctionnaires (4 sur 5 en Grèce…).

Le gouvernement Sarkozy a besoin du dialogue social pour faire passer ses réformes-destructrices des acquis ouvriers

Dans un entretien à la veille des élections régionales dans le journal bourgeois Le Figaro, Sarkozy répond aux critiques de son propre camp et s’explique : « Le sentiment que le président de la République oublie les considérations partisanes au moment où il choisit les personnes qu’il doit nommer(…) contribue à apaiser les tensions toujours à l’œuvre dans un pays comme la France, où les mouvements sociaux peuvent être violents, parce qu’il existe une tradition de luttes sociales et idéologiques forte. Mais mon rôle est d’apaiser les tensions pour pouvoir engager les réformes trop longtemps différées. (…) L’ouverture permet de faire avancer ces réformes sans crispations dans un climat serin et apaisé. » Le message est clair : Sarkozy est un soldat du capital financier et doit entreprendre la liquidation de pans entiers d’acquis ouvriers. Et pour ce faire, il doit éviter tout affrontement fatal ; il a donc besoin de mettre à sa botte les dirigeants ouvriers.

Au soir des élections, Fillon confirme la position de Sarkozy : il en appelle à l’unité, au rassemblement dans ses propres rangs mais également avec les partis ouvriers traditionnels pour continuer les réformes au service de la bourgeoisie française (maintenir la compétitivité des entreprises françaises face à la concurrence, ne plus garantir le financement des retraites par le salaire différé, réduire les déficits ce qui implique de continuer à supprimer massivement des postes de fonctionnaires en s’attaquant à leurs statuts).

Assez de dialogue social ; dirigeants des partis et syndicats ouvriers, rompez avec le gouvernement !

Ce vote signifie clairement que les travailleurs rejettent ce gouvernement. C’est un point d’appui pour engager le combat contre les réformes du gouvernement, et en premier celle de remise en cause des retraites. Une conclusion s’impose immédiatement : il n’y a rien à attendre de ce gouvernement, il est donc plus que temps de rompre avec lui. Les organisations syndicales doivent donc cesser immédiatement toute concertation avec lui qui ne vise qu’à permettre la mise en place des réformes-destructrices des acquis ouvriers, notamment des retraites. Sarkozy dit lui-même : « J’ai beaucoup de respect pour les syndicats qui durant la crise, ont fait preuve de courage et du sens des responsabilités. Je tiens à ce qu’une concertation approfondie soit menée avec eux. Mais ce n’est pas aux organisations syndicales de prendre sur elles l’impopularité d’une réforme des retraites. »

Dirigeants syndicaux : Annoncez d’ores et déjà publiquement que vous ne participerez pas à la liquidation des régimes de retraites et donc aux discussions avec le gouvernement. Les acquis ne sont pas négociables, quittez le Conseil d’orientation des retraites (COR) chargé de faire des propositions de réforme au gouvernement. A l’inverse, réaliser le Front unique de l’ensemble des organisations ouvrières pour mettre en échec les réformes de Sarkozy et en premier lieu celle des retraites. Votre responsabilité est d’organiser la mobilisation générale contre le gouvernement et sa politique, pour la défense des revendications qui unifient la classe ouvrière et garantissent la pérennité du système par répartition :

  • Pas touche aux 60 ans, pour un droit à une retraite à taux plein dès 60 ans, pas un trimestre de plus !
  • Abrogation des lois Balladur et Fillon : retour aux 37,5 annuités de cotisation pour tous ! retour aux régimes spéciaux !
  • Défense du statut des fonctionnaires : pas de création de caisse, garantie des pensions par le budget de l’État, défense inconditionnelle du code des pensions, maintien du calcul sur le traitement des 6 derniers mois …
  • arrêt des exonérations de cotisations patronales et augmentation si nécessaire !

Front unique pour chasser le gouvernement Sarkozy du pouvoir sans attendre 2012

Les alliances pour le deuxième tour n’auraient dû se réaliser que dans la perspective d’infliger une défaite au gouvernement Sarkozy pour empêcher ses réformes et pour le chasser au plus tôt du pouvoir. Mais le PS et le Front de gauche ont préféré faire des alliances avec les listes Europe écologie sauf en Bretagne où la liste présentée par le PS (après 37% au 1er tour) atteint presque 50% au 2ème tour alors que la liste d’Europe écologie ne dépasse pas les 18% (12% au 1er tour).

En cette période de crise la bourgeoisie est aux abois. Face aux attaques du gouvernement Sarkozy contre les acquis ouvriers, la seule solution est de l’affronter en vue de le chasser du pouvoir sans attendre 2012. Or, au soir des élections régionales, si tous les dirigeants des partis ouvriers ont reconnu que le résultat marquait le rejet de la politique du gouvernement, tous, de Martine Aubry à Marie-Georges Buffet ont renvoyé à 2012. En 2004 les dirigeants du PS et consorts ont attendu 2007 et refusé d’ouvrir une issue politique immédiate, permettant la victoire de Sarkozy au présidentielle. Il faut battre le fer quand il est chaud : les dirigeants du PS, du PC, du PG, du NPA ont la responsabilité d’ouvrir immédiatement une perspective politique aux mobilisations. Ils doivent préparer sans attendre puis appeler à une mobilisation générale avec les confédérations ouvrières pour balayer ce gouvernement à la solde du capital et former un gouvernement de leurs seuls partis, sans représentants d’organisation bourgeoise, comme Europe écologie, Verts, Radicaux, ou Citoyens sur la base d’un programme de défense de la classe ouvrière (Interdiction de tous les licenciements, aucune fermeture d’usine ; Abrogation de la loi mobilité ! A bas la RGPP ! Arrêt des suppressions massives de postes de fonctionnaires, remplacement de tous les départs à la retraite ! A bas les restructurations et la marche à la privatisation ! Retrait de toutes les réformes de l’Université à la maternelle en passant par le lycée et la formation des maîtres !)

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