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Publié le par Groupe Révoltes
Publié dans : #Europe, #Crise

A bas tous les plans d’austérité d’Europe ! Annulation des dettes d’États !

Front unique pour l’expropriation des banques !

A bas l’Union européenne capitaliste ! Pour les États-Unis socialistes d’Europe

De nouveau des bulles spéculatives

Le krach financier de 2008 a été consécutif au ralentissement économique qu’ont connu les États-Unis à partir de 2006. C’est sur cette base que les bulles spéculatives financières ont explosé en août 2008. Après une récession mondiale du niveau des années 30 en 2009, les entreprises ont commencé à restocker en 2010. Mais ce mouvement atteint aujourd’hui ses limites. Tous les États ont pris directement en charge la crise, soit en rachetant les actifs pourris des banques, soit en cautionnant les prêts, ou par l’intermédiaire de plans de relance dans le but de soutenir l’investissement (comme en France les primes à la casse dans l’automobile ou le dispositif de défiscalisation Scellier dans l’immobilier).

Pour autant, l’accumulation toujours croissante du capital moteur du profit rentre en contradiction avec la destruction des forces productives puisque le chômage est à haut niveau, y compris en Chine. La demande n’est pas extensible et stagne dans les pays impérialistes et ne peut pas augmenter dans les pays dominés sans rentrer en contradiction avec l’exploitation de la main d’œuvre de ces pays.

Certains États, comme les États-Unis continuent de faire fonctionner la planche à billet. Ainsi, la Réserve fédérale américaine recommence les rachats massifs d'actifs risqués et réinjecte des liquidités dans le système pour garder un dollar faible (politique dite de «Quantitative Easing»), après les 1.750 milliards de dollars de liquidités injectés en 2009 au moment où les crédits se faisaient rares et les risques de défaut montaient en flèche, en particulier dans l'immobilier. Ce plan devait permettre le sauvetage des banques d'une hécatombe et, par là, préserver l'épargne des ménages et des entreprises. Mais en dépit de la taille et de la vitesse d'exécution de ce plan, l'activité économique aux États-Unis reste peu dynamique avec un chômage qui campe à des niveaux proches de 10% de la population active. Les dollars fournis en quantité et à des taux d'intérêt réels proches de zéro par la Réserve fédérale sont dirigés massivement vers les marchés des pays émergents. A tel point qu'ils provoquent des tensions sur le marché des changes. En outre, ces flux sont susceptibles de générer des bulles spéculatives sur ces marchés et des tensions inflationnistes. Certains économistes de la FED expliquent que «La Fed, en effet, est en train de dire au marché de ne pas s'inquiéter au sujet du déficit budgétaire américain car elle en sera le premier acheteur et, peut-être, son dernier recours». La boucle est bouclée ! L’État américain produit de la dette qu’il rachète lui-même !

D’autres États, notamment en Europe, continuent le sauvetage des banques via un endettement massif et sont, pour certains, menacés de faillite (Grèce, Irlande). Des plans de rigueur étranglent donc les masses de ces pays. Cette situation de menace d’éclatement de l’Euro crée une extrême tension au sein de l’Union européenne et de la zone Euro. L’impérialisme allemand, derrière lequel court le petit impérialisme français, après avoir bénéficié des avantages compétitifs de l’union économique et monétaire, ne souhaite pas, en période de crise, avoir à payer pour les autres. On voit bien ici les limites de l’Union des États capitalistes européens, dont la constitution reste nationale.

Les pays d’Asie, et, en particulier la Chine ont subi également le ralentissement économique et la baisse de la demande mondiale ; leur salut réside dans la constitution d’un marché intérieur et, dans la position, pour la Chine de première détentrice de réserves de change libellées en dollar. Les perspectives de constitution de marché intérieur se dessinent sur la base d’une hausse des salaires (d’environ 20% par an), arrachée par les combats du prolétariat chinois. Mais ceci est contradictoire avec la forte disponibilité d’une réserve de main d’œuvre bon marché.

Ce contexte de morosité économique à l’échelle mondiale alimente la constitution de nouvelles bulles spéculatives, d’une part, sur les monnaies en raison de la politique américaine de production de papier monnaie, et d’autre part, sur les dettes souveraines, un marché juteux en période de recherche de financement des dettes publiques servant à épurer les dettes des banques.

Des dettes à payer au capital financier, qui déchirent l’Union européenne

Les plans de sauvetage en Europe se poursuivent du fait de la menace de faillite des États. Après la Grèce, c’est au tour de l’Irlande. Ainsi, l’Union européenne a débloqué 85 milliards d’euros d’aide à l’Irlande dont 2/3 provenant de l’UE et 1/3 du FMI dont 35 milliards pour renflouer directement les banques irlandaises criblées de dettes après l’éclatement de la bulle immobilière.

Après moult tergiversations, l’Union européenne a décidé plus largement la mise en place d’un Fonds de secours mutuel qui s’appliquera, dans un premier temps jusqu’en 2013, d’un montant de 440 milliards d’euros de garanties des États, auquel s’ajoutent 250 milliards d’aides du FMI ainsi que 60 milliards de prêts directs de l’Union européenne. La BCE continue de racheter des dettes publiques à hauteur de 67 milliards d’euros (notamment au Portugal et en Irlande). Un débat conflictuel a eu lieu au sein des instances européennes sur la possibilité d’introduction d’obligations européennes dans le but de mutualiser les risques. Mais cette proposition a essuyé un refus de l’impérialisme allemand, suivi par l’État français, car cela reviendrait à faire grimper les taux de financement pour l’Allemagne, ce qu’elle refuse.

A partir du 1er juillet 2013, est annoncée la poursuite du dispositif de Fonds de secours mais avec la participation cette fois-ci du secteur bancaire comme le souhaite Berlin. Ce fonds de secours doit permettre en cas d’insolvabilité extrême la restructuration de la dette d’un pays en difficulté (par le biais d’un moratoire, de l’allongement du délai de remboursement, de la réduction du taux d’intérêt, ou même d’une décote).

Ainsi, l’impérialisme allemand entend mettre à contribution le capital bancaire. En effet, l’impérialisme allemand dispose d’un appareil productif encore puissant et d’un système bancaire plutôt local qu’international. On assiste donc à un affrontement direct entre différentes couches de la bourgeoisie, entre capital industriel et capital bancaire même si les deux sont imbriqués dans le capital financier. A noter que le capital financier est plutôt anglo-saxon.

Aujourd’hui, nombre d’économistes s’inquiète des possibilités de faillite de l’euro. Cette éventualité peut surgir en fonction des développements de la crise. Il suffirait d’une ou plusieurs faillites d’États et que l’union monétaire présente plus d’inconvénients pour les bourgeoisies que d’avantages. Si l’union monétaire, sous la forme de l’Euro, s’est réalisée aux conditions de l’impérialisme allemand, lui permettant de réaliser de fortes exportations, elle a, en revanche, généré des déséquilibres commerciaux appuyés sur de vastes déficits extérieurs pour les pays à la traîne en Europe qui doivent alors être financés par les pays les plus forts sur la base de taux d’intérêt bas, ce qui a entrainé la formation de bulles spéculatives. Dans le cadre de l’union monétaire, les dévaluations ne sont plus possibles ce qui empêche de rétablir la compétitivité des économies les plus faibles. La déflation par la dette s’installe avec des taux de financement de la dette qui restent élevés (plus de 5% en Grèce et 7% en Irlande contre 2.5% en Allemagne) mais un PIB en récession et une inflation contenue comme en Irlande. Une des solutions est la restructuration des passifs des établissements financiers, vue d’un mauvais œil par les banques, ou le rachat de dettes par la BCE vue d’un mauvais œil par l’Allemagne notamment qui ne veut pas financer les déficits des États les plus endettés. La dernière solution est de faire payer les travailleurs en taillant drastiquement dans les dépenses publiques et y compris en faisant baisser les salaires.

Les travailleurs et la jeunesse sont condamnés à payer la dette

Après les premiers plans de rigueur de 2009, les États au bord de la faillite se voient imposer avec les plans de sauvetage de l’Union européenne et du FMI, des plans drastiques d’épuration des déficits. Le plus sévère est celui de la Grande-Bretagne qui vise à trouver 83 milliards de livres (95 milliards d'euros) d'économies en moins de cinq ans, combiné à 30 milliards de livres (34 milliards d'euros) de hausses d'impôts. Cela implique la suppression de 500.000 emplois de fonctionnaires -sur environ six millions- en moins de cinq ans ainsi que des milliards de livres de coupes dans les budgets sociaux (réduction des allocations chômage, allocations logement ou aides aux handicapés). L'augmentation à 66 ans de l'âge du départ à la retraite, dont le principe était déjà arrêté, sera mis en œuvre dès 2020, plus tôt que prévu.

En Irlande, le plan de rigueur de 15 milliards d’euros de mesures de rigueur d’ici 2014 a été adopté amenant la réduction de l’assurance sociale de 14% (allocations chômage et familiales) dans une situation où le taux de chômage est à 14%, la hausse d’1/4 des frais d’inscription à l’université, la suppression de 8% d’emplois publics (- 25 000), la réduction de 10% des salaires des nouveaux fonctionnaires, de 6 à 12% des retraites, la baisse de 12% du salaire minimum (de 8.65€ à 7.65€), l’augmentation TVA de 21 à 23% d’ici 2014. Ce sont les travailleurs et la jeunesse irlandaise qui doivent donc payer les dettes. Cependant, le patronat voit le maintien du taux d’imposition des sociétés maintenu à 12.5%, un des plus faibles d’Europe. La responsabilité des dirigeants syndicaux et des partis ouvriers est de se prononcer immédiatement pour : A bas le plan de rigueur, annulation de la dette !

Front Unique ouvrier pour imposer les véritables revendications :

A bas les plans d’austérité ; annulation de la dette, aucun remboursement, pas un sou aux banques ; expropriation des banques sans indemnité ni rachat

A bas l’Union européenne capitaliste !

Pour les États-Unis socialistes d’Europe !

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