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Pour la construction d’un Parti Ouvrier Révolutionnaire et d’une Internationale Ouvrière Révolutionnaire

Publié le par Groupe Révoltes
Publié dans : #PCF

Durant un demi siècle, les dirigeants du PCF étaient issus du monde ouvrier : Maurice Thorez, ancien mineur – Waldeck Rochet, maraîcher – Jacques Duclos, pâtissier - Georges Marchais, ajusteur… même si cette référence professionnelle était souvent ténue…

Cette appartenance sociale ne garantit d’ailleurs pas la fidélité des militants à leur engagement révolutionnaire. Tous ces dirigeants se sont soumis à l’appareil du Kremlin et ont œuvré – chacun à leur manière – à la liquidation du PCF comme parti ouvrier révolutionnaire.

Mais la crise des années 1970 a provoqué précarité et chômage de masse dans la classe ouvrière qui a perdu sa cohésion sociale. Néanmoins, les ouvriers représentent encore 25 % de la population active et le nombre d’employés a explosé.

Mais l’effondrement de l’URSS a effacé pour longtemps la référence au socialisme et à la révolution. D’autre part, les institutions de la V° république (scrutin majoritaire, régime présidentiel) ont instauré le bipartisme, contribuant au laminage électoral du PCF.

Jacques Duclos avait obtenu 21 % des voix au 1° tour des présidentielles de 1969, Georges Marchais obtint 15 % des voix en 1981 et Marie-George Buffet 1,9 % en 2007…

Depuis les années 90, le PCF a abandonné la lutte de classe au profit de la « participation citoyenne », de la « démocratie locale », de « l’humanisme » justifié par « de nouvelles relations humaines fondées sur l’autonomie de l’individu » (document du XXIX° congrès de 1996). Et aujourd’hui le discours s’articule autour de « l’humain » et de « l’écologie sociale ». Il s’adresse aux classes moyennes (fonctionnaires, cadres, artisans, agriculteurs…), délaissant les groupes sociaux les plus précarisés : employés de services, travailleurs immigrés.

Le PCF a donc abandonné la formation de cadres ouvriers au profit des salariés des collectivités territoriales. En 2013, 75 % des 70 000 adhérents déclarés étaient des employés du secteur public, dont 23 % des collectivités territoriales. Depuis Robert Hue, les dirigeants ne sont plus issus du monde ouvrier. En outre, 46 % du financement du parti proviennent des contributions des élus (contre 26 % au PS et 3 % à l’UMP !). Aujourd’hui, tous les responsables du parti ont des fonctions électorales (alors que le parti d’après guerre se méfiait de ses membres élus qu’il contrôlait étroitement…), celles-ci étant prioritaires par rapport à l’activité militante, d’autant que nombre d’élus cumulent ! Ces élus s’entourent de professionnels de la communication, de la formation, coupés de la base militante. Celle-ci se recentre sur la vie associative (associations de locataires, secours populaire français, associations culturelles …) au détriment des cellules de quartiers et d’entreprises. L’activité majeure des militants est de préparer les prochaines élections et, entre temps, d’organiser des rassemblements festifs et commémoratifs encadrés par les municipalités contrôlées par le parti … ou inversement ! Cette activité politique a perdu tout caractère de classe : sont privilégiés le féminisme, l’environnement, la mondialisation, « l’humain », sans aucune référence à une société socialiste.


Si le PCF a connu un redressement entre la campagne de 2005 contre le traité constitutionnel européen et les élections présidentielles de 2012 dans lesquelles Jean-Luc Mélenchon a obtenu 11,1 % des voix au 1° tour, les élections municipales de 2014 ont vu un nouveau recul en raison de l’absence d’accord électoral national entre PG et PS : or, de nombreux élus communistes devaient leur élection à une alliance avec le PS, soit comme conseillers municipaux soit comme maires. Le scrutin de Vénissieux a néanmoins vu la victoire de la candidate PCF malgré l’absence d’accord entre le maire PCF sortant et les socialistes pour ces nouvelles élections organisées après l’annulation du scrutin de 2014.

Cette situation a provoqué de fortes tensions au sein du PG, mais aussi au sein du PCF entre militants de base opposés à une alliance avec les socio-démocrates, et élus qui ont perdu leur siège ou l’ont conservé par un accord local.

Dissensions qui ont éclaté au grand jour lors du vote de la motion de censure le 19 février 2015 puisque 6 députés sur les 15 du groupe Gauche démocrate et républicaine (dont André Chassaigne, président du groupe, MG Buffet et Marc Dolez) ont voté la motion de censure avec l’UMP, l’UDI et le FN, après que Mélenchon a émis pour sa part des positions contradictoires.

Le conflit a rebondi pour les dernières élections départementales de mars 2015 : socialistes et communistes n’ont fait liste commune que dans 50 cantons sur 2 000 ! Le PCF ne conserve qu’un département, le Val de Marne. Alors quel avenir pour un parti qui n’a plus de référence ouvrière ni de référence révolutionnaire et qui rejette toute stratégie de Front Unique ?

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