Le blog du groupe Révoltes

Pour la construction d’un Parti Ouvrier Révolutionnaire et d’une Internationale Ouvrière Révolutionnaire

Publié le par Groupe Révoltes
Publié dans : #Mélenchon, #élections

On peut qualifier le personnage et son programme de nationaliste chauvin, d’opportuniste et de populiste mais en aucun cas de socialiste.

Socialiste est un mot qu’il exècre depuis qu’il a quitté le PS après 30 ans d’une brillante carrière de sénateur et de sous ministre (et après 10 ans d’AJS/OCI/PCI, quand même, où il avait reçu une solide formation comme l’a rappelé Cambadélis). Mais en 1977, il dit avoir été séduit par le Programme Commun et par la personnalité de Mitterrand, une de ses idoles.

Il est pour une république parlementaire et un ami des peuples, quel que soit leur gouvernement (« je me fiche de qui le dirige ») !

Il commence son ébauche de programme par : « nous n’avons pas de baguette magique. Il ne s’agit pas d’atteindre un monde parfait en cinq ans. Réveillons juste nos sentiments humains » : la messe est dite !

Il a proposé 7 pistes qui doivent faire l’objet d’élaboration de 42 livrets (5 sont aujourd’hui achevés…) sur une foultitude de sujets … pour noyer le poisson :

 

  • la révolution citoyenne ou ère du peuple
  • partager autrement les richesses
  • investir pour changer la manière de produire et de consommer = planification écologique
  • sortir des traités européens (sortir de l’UE, de la zone euro ?) pour devenir souverains, indépendants de la Commission européenne et de la grande coalition allemande
  • ne plus être à la remorque des folies impériales des États-Unis et de l’OTAN, mais agir dans le cadre de l’ONU aux côtés des pays émergents et des peuples francophones (?) d’Afrique = françafrique ?
  • atteindre de nouveaux progrès humains (santé, culture, éducation, sciences, sports) pour des « bonheurs simples » …
  • la France a la responsabilité de développer la maîtrise des espaces maritimes et spatiaux ….

 

Quid de partager autrement les richesses ?

Il faut protéger les salariés de la finance et la production en France, révolutionner les impôts pour que tout le monde paye selon ses moyens réels.

Ces propositions sont considérées par le PCF comme un net recul par rapport au programme « L’Humain d’abord de 2012 » et les qualifie de programme social-démocrate… Désaccord sur le montant du SMIC, sur la lutte contre le chômage : Mélenchon parle « d’éradiquer la précarité par le plein emploi », y compris par « un droit opposable à l’emploi », faisant de l’État l’employeur en dernier ressort – ce qui rappelle selon le PCF les ateliers nationaux de 1848.

Divergences aussi sur la réforme fiscale puisque JLM propose « la transformation de la CSG et de l’impôt sur le revenu en un nouvel impôt sur les revenus pour financer la Sécu et les services de l’Etat ». Le budget de la Sécu serait donc totalement intégré au budget de l’État. Mais aussi sur la question du nucléaire que JLM se propose d’abandonner.

Divergences aussi sur la question des pouvoirs sur les entreprises et la banques : pour le PCF, il faut que les salariés puissent contester les décisions patronales au sein de l’entreprise en imposant les « propositions positives des salariés » sans que la question de la propriété soit posée. JLM abandonne cette idée au profit d’un contrôle par l’État. Dans les 2 cas se ne sont pas les travailleurs qui pourtant produisent la valeur, la richesse, qui prennent le contrôle, contrôle qui nécessite l’expropriation des moyens de production.

Mesures proposées par JLM : lutte contre l’évasion fiscale – instauration d’une taxe sur les transactions financières, création d’un pôle public bancaire – interdiction des licenciements boursiers – limitation des rendements actionnariaux exorbitants – séparer les banques d’affaires et des banques de dépôt ….

Mais là encore pas l’ombre d’une remise en cause de la propriété privée des moyens de production par nationalisation ou expropriation. Ce programme ne modifie en rien les rapports sociaux de production JLM aurait dit ! (article de presse de septembre 2016) : « vendredi 9 septembre, je suis allé à un truc qui s’appelle Produire en France … Moi, j’ai dit aux patrons qui étaient là ‘’pour tenir les comptes de vos entreprises, vous êtes assez grands, sinon, ce n’est pas les peine de faire patron. Mais moi je vais vous dire ce dont les pays a besoin. Est-ce que vous êtes capables de prendre votre place là-dedans ? … Moi je vous donne de la visibilité, je vous donne de la stabilité et de la sécurité »

 

Ce faisant il rassure déjà les patrons qu’ils n’ont pas grand chose à craindre, en tous cas pas de perdre la propriété privé de leurs usines, leurs poules aux œufs d’or.  En outre, il garantit aux patrons l’ordre social !

JLM préconise la sortie de l’Europe, de l’euro, sources de tous les maux mais rien contre les marchés financiers, les banques, les compagnies d’assurances, les fonds de placement, les multinationales – Il prône le protectionnisme se plaçant en défense des intérêts de la bourgeoisie française. Pour lui, la France doit avoir un rôle moteur en Europe contre le « bloc allemand » sans aucune perspective de luttes communes des peuples européens contre la finance.

 

JLM tourne le dos au Front Unique dans une démarche plébiscitaire, ne remettant en cause ni le mode de production capitaliste ni la domination politique de la bourgeoisie. Son programme et sa candidature constituent un obstacle supplémentaire au combat pour l’émancipation de la classe ouvrière.

 

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