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Pour la construction d’un Parti Ouvrier Révolutionnaire et d’une Internationale Ouvrière Révolutionnaire

Publié le par Groupe Révoltes
Publié dans : #lutte des classes

Une lutte des classes à géométrie variable dans le cadre du développement inégal et combiné du capitalisme

La réintroduction du capitalisme en URSS à la fin des années 80 a marqué une nouvelle période du capitalisme. Le capital a repris ses droits dans les pays où le capital avait été exproprié. La puissance impérialiste dominante en Europe, l’Allemagne, contrôle désormais la production et le marché du travail à l’Est (République Tchèque, Pologne, …). L’impérialisme mondial dominant, les Etats-Unis d’Amérique, ont largement investi en Asie.

Le capitalisme est depuis le début du 20ème s arrivé à son stade impérialiste, dominé par les monopoles, lieu de concentration par excellence du capital financier. A l’époque de l’impérialisme, les grandes puissances se livrent une bataille sans merci pour le contrôle des marchés. Les économies montantes doivent affronter les anciennes puissances et leur disputer leurs colonies ou leurs marchés. C’est ce qui a déclenché les guerres impérialistes du début et du milieu du 20ème siècle. Les capitalistes se sont ainsi livré bataille pour asseoir leur domination sur l’échiquier mondial en envoyant des millions de travailleurs à la boucherie.

L’impérialisme a du faire face à la montée des masses révolutionnaires, qui sont parvenues en Russie à prendre le pouvoir grâce au Parti bolchévique. Mais la Russie était le maillon faible des puissances capitalistes. Sa bourgeoisie n’était que balbutiante. C’est en Allemagne que se jouait le cœur de la révolution prolétarienne. Les impérialismes vainqueurs de la première guerre mondiale, Etats-Unis-Grande Bretagne-France, ont eu à cœur de faire payer aux Allemands la défaite de 1918, alors même que la France et la Grande Bretagne étaient les premières puissances belliqueuses de 1914. Toutes ces puissances se sont également acharnées à combattre la révolution d’Octobre. Cette guerre contre le régime soviétique a contribué à affaiblir la révolution bolchévique. Ces mêmes puissances, l’Angleterre tout particulièrement, ont largement contribué à l’avènement du fascisme en Allemagne, lequel fascisme est toujours le dernier rempart de la bourgeoisie contre la révolution prolétarienne.

A l’issue de 2ème guerre mondiale, les Etats-Unis se sont hissés au premier rang des puissances impérialistes. Ils n’ont pas asservi totalement la France, l’Allemagne ni l’Italie en 1945 de peur d’une contagion révolutionnaire dans ces pays. La lutte des classes des années 60 et 70 était guidée par la perspective de la révolution socialiste, qui avait été possible en Russie. Mais la bureaucratie stalinienne a tout fait pour isoler cette révolution en jouant un rôle contre-révolutionnaire dans les quatre coins du monde (Chine, Espagne, Moyen-Orient, Maghreb, Amérique latine, …). Une telle politique ne pouvait amener qu’à la restauration du capitalisme. Mais sa politique contre-révolutionnaire visait un objectif politique : éliminer dans la conscience des masses la perspective du communisme. Pour un temps, avec la chute de l’URSS, on peut dire que cet objectif est devenu une réalité.

Pour autant, la lutte des classes ne s’est pas interrompue, bien au contraire.

L’Ukraine : terrain d’affrontement entre impérialismes

Le peuple ukrainien s’est soulevé contre les oligarques au pouvoir qui pillent le pays de ses ressources. Jusqu’à présent ces oligarques étaient dépendants de la Russie, notamment pour l approvisionnement du gaz. Mais la révolte populaire a fait pencher la balance en faveur d’une domination de l’Union européenne capitaliste (voir article dans ce bulletin : Ukraine 2014.doc) .Dans ce mouvement de révolte, les masses auront à combattre pour leur indépendance. Seul le contrôle de la production, de l’agriculture et des infrastructures par les travailleurs eux-mêmes garantira l’indépendance de l’Ukraine face à l’appétit des différents impérialismes et puissances frontalières. Pour cela, la classe ouvrière devra s’organiser sur son propre terrain de classe, en se distinguant nettement de la bourgeoisie locale et des clans mafieux.

Le combat des ouvriers d’Asie

Les groupes impérialistes continuent de délocaliser leur production là où la main d’œuvre est moins chère. La Chine a fait office « d’Eldorado » à partir des années 90. Mais les ouvriers chinois ont commencé à combattre l’exploitation capitaliste, malgré le contrôle politique du PCC qui prétend s’appeler encore « communiste » alors que l’économie est aux mains des capitalistes, soit des capitalistes privés soit du capitalisme de l’Etat chinois. Pour contourner la hausse des salaires des ouvriers chinois, les entreprises capitalistes ont alors investi dans d’autres pays d’Asie : au Cambodge, au Bangladesh. Mais là aussi, les travailleurs font grève pour l’augmentation de leurs salaires notamment (voir article dans ce bulletin : CHINE.doc). Au-delà des grèves à caractère économique, les travailleurs sont confrontés au pouvoir politique, qui répriment durement les mobilisations ouvrières et qui entrave leur organisation politique.

L’Afrique, nouvel « eldorado » impérialiste ?

Le Medef, relayé par Hollande, lorgne désormais sur l’Afrique pour pouvoir écouler les productions des capitalistes français et exploiter les ressources et la main d’œuvre africaines. La France tente de maintenir ses positions en Afrique pour empêcher d’autres puissances impérialistes, comme les Etats-Unis, de contrôler sa zone d’influence. C’est ce qui explique l’intervention militaire en Centrafrique (voir article dans ce bulletin : Centrafrique.doc). Mais ce type d’intervention impérialiste, comme celle au Mali, s’oppose au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. C'est pourquoi nous disons « A bas toute intervention impérialiste dans la région et en premier lieu, retrait des troupes française du Mali, de Centrafrique et de tout le continent ! »

L’Afrique du Sud : des questions politiques posées au mouvement ouvrier

L’Afrique est très inégalement développée. Beaucoup de régions sont arides et peu développées. Mais certaines régions renferment des ressources inestimables. C’est le cas de l’Afrique du Sud, pays le plus riche du continent avec ses réserves de diamants, d’or, de platine … Les masses noires d’Afrique du Sud ont mené un combat acharné contre la domination de la bourgeoisie blanche exploiteuse. Elles ont utilisé pour cela l’ANC, organisation petite-bourgeoise noire. Mais au début des années 90, face à la montée révolutionnaire des masses noires exploitées, la libération de Mandela a permis d’assurer une transition « démocratique » du régime d’Apartheid, permettant à la bourgeoisie blanche de conserver le contrôle de l’économie en s’assurant du soutien d’une bourgeoisie noire naissante, représentée par l’ANC. Désormais, les travailleurs des mines sont confrontés à la répression du gouvernement de Front populaire, qui gouverne en défense des intérêts de la bourgeoisie. Le mouvement ouvrier sud-africain est ainsi confronté à des questions politiques d’importance (voir article dans ce bulletin : Afrique du Sud_art.doc).

L’acuité de la lutte des classes au Maghreb : une accalmie temporaire en Tunisie et une menace de grève générale en Egypte

Nous l’avions écrit : après les révoltes populaires du printemps 2011, les travailleurs qui ont largement contribué à la destitution des despotes au pouvoir, ne manqueront pas de poser la question de la satisfaction de leurs revendications économiques. Si l’Union Nationale en Tunisie amène pour un temps le reflux de la classe ouvrière, en Egypte, alors que l’Armée s’apprête à s’emparer « légalement » du pouvoir, les ouvriers sont en lutte dans la plupart des secteurs privés et publics de l’économie (voir article dans ce bulletin : Tunisie_Egypte.doc).

L’exposé de ces différents combats montre des développements inégaux de la lutte des classes à l’échelle mondiale (et ce ne sont là que quelques exemples) : dans certains pays, la lutte révolutionnaire prend un aspect de révolution démocratique bourgeoisie contre les tyrans au pouvoir (en Ukraine, en Tunisie, en Egypte), pour les libertés d’expression et d’organisation. Les travailleurs tunisiens et égyptiens ont en même temps, dans le processus de révolution bourgeoise, qui ne visait qu’à remplacer un clan bourgeois au pouvoir par un autre, exprimer leurs propres revendications de classe. En Afrique du Sud, comme en France, lors d’élections nationales, les travailleurs ont porté au pouvoir une majorité de représentants les partis ouvriers bourgeois. Mais ces gouvernements de type Front populaire défendent les intérêts de la bourgeoisie. La classe ouvrière de ces pays doit donc imposer la rupture des organisations d’origine ouvrière avec la bourgeoisie si elle veut espérer défendre ses acquis et ses conditions de travail et de vie. Mais ces organisations ouvrières bourgeoises sont définitivement mortes pour la révolution socialiste. Les travailleurs devront construire des partis ouvriers révolutionnaires en vu d’exproprier le capital et contrôler la production pour satisfaire les besoins de masses.

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