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Publié le par Groupe Révoltes
Publié dans : #Tracts, #retraites, #Gouvernement Hollande

A bas la réforme des retraites !

Aucun allongement de cotisations, aucune augmentation des cotisations salariales !

Rupture du dialogue social : les directions syndicales doivent organiser le combat contre le gouvernement et cesser de le soutenir

 

Le gouvernement choisit de continuer la réforme de Sarkozy-Fillon

Comme chacun le sait, le gouvernement a lancé une nouvelle réforme des retraites. C’est Hollande qui a, dès le mois de mai dernier, fixé le cadre en annonçant sa volonté d’allonger la durée de cotisation ! Dès les 26 et 27 août, Ayrault a précisé que ce point n’était pas négociable. Pourquoi les directions syndicales ont-elles alors accepté de discuter de cette réforme avec le gouvernement qui s’inscrit dans la continuité de celle de 2010 ?

Un gouvernement contre les travailleurs

Ayrault chausse donc aujourd’hui les pantoufles de Fillon, en allongeant la durée de cotisation pour atteindre 43 annuités de cotisation en 2035, applicable à la génération née en 1973. Le gouvernement a annoncé également, pour combler le soi disant déficit (évalué à 7.6 milliards en 2020), une hausse des cotisations patronales et salariales (+ 0.3 point d’ici 2017) ce qui se traduira par une baisse du pouvoir d’achat pour les travailleurs.

Si la demande de la CFDT de réformer le système pour le calquer sur le modèle suédois à points - où le départ à la retraite et son niveau de pension sont variables en fonction du PIB - n’a pas été retenu, le système à points pour la soi-disant prise en compte de la pénibilité s’en inspire et divise les travailleurs. Au contraire, pour les secteurs d’activités pénibles, il faut exiger le retour à la retraite à 50/55 ans.

Alors que le PS avait combattu la réforme Fillon le gouvernement Hollande-Ayrault choisit de l’aggraver.

Le gouvernement Hollande-Ayrault : un gouvernement bourgeois à combattre !

En 2012 les travailleurs et la jeunesse ont massivement utilisé le vote Hollande, non pas par adhésion au programme de ce dernier, mais pour en finir avec Sarkozy et sa politique anti-ouvrière. Ils ont à nouveau massivement utilisé le bulletin de vote PS (et dans une moindre mesure PG et PCF) aux législatives de juin pour porter à l’Assemblée Nationale une majorité de députés de ces partis.

En chassant Sarkozy et l’UMP du pouvoir, ils signifiaient clairement la volonté d’une autre politique favorable aux intérêts du salariat. C’est parce qu’il défend l’ordre bourgeois et les intérêts du patronat que, contre ce vote, Hollande a constitué avec Ayrault un gouvernement d’alliance avec des partis d’origine non ouvrière (Radicaux de gauche, EELV …), un gouvernement donnant des garanties à la bourgeoisie française, malgré le vote qui a rejeté Sarkozy et l’UMP. (cf l’intervention au Mali ou ses intentions pour intervenir en Syrie aux côtés de l’impérialisme américain).

Ainsi, au nom de la résorption de la crise, il poursuit la RGPP de Sarkozy devenue MAP (Modernisation de l’Action Publique) et son lot de fusions et restructurations de services par des suppressions massives de postes de fonctionnaires. De même il impulse l’accord national interprofessionnel (ANI) qui allonge le temps de travail des salariés sans augmentation salariale.

Pourtant, cette crise est à la base une crise de surproduction typique du système capitaliste. Ce n’est pas aux travailleurs d’en supporter les conséquences. Plombé par cette crise, le déficit budgétaire de la France au mois de mai 2013 s’élève à 92 milliards d’euro. Le montant de la fraude fiscale (évasion à l’étranger …) est estimé selon les économistes entre 60 et 70 milliards d’euros. Le cadeau fait au patronat via le CICE (Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi) a un coût annuel de 20 milliards d’euros. Ce gouvernement a donc fait clairement un choix et nous n’avons rien à en attendre.

Rupture du dialogue social !

Parce qu’il sait pertinemment que ses choix s’inscrivent dans la continuité de ceux de Sarkozy et contre le sens du vote des travailleurs en 2012, le gouvernement, conscient d’un rapport de force entre les classes sociales en sa défaveur, est contraint de louvoyer, et de s’appuyer sur la duplicité des directions syndicales pour faire passer ses projets. Il a donc mis en place un dispositif pour associer les directions syndicales et empêcher toute « opposition conflictuelle ». C’est le sens des conférences sociales qu’il a convoquées et auxquelles ont accepté de se rendre toutes les centrales syndicales. La conférence de juillet 2012 a permis de mettre au point le calendrier des négociations qui a conduit à l’ANI et celle de juin 2013 les a associées au processus de négociations qui aboutit au projet de loi sur les retraites.

La fonction politique du gouvernement Hollande, gouvernement de Front populaire, qui s’appuie en permanence sur les centrales syndicales pour faire passer ses réformes anti-ouvrières, est d’empêcher, à la suite de la défaite de Sarkozy, de l’UMP et de toute la bourgeoisie, un surgissement des masses pour défendre leurs acquis, en exigeant par exemple l’abrogation de toutes les lois anti-ouvrières de Sarkozy.

Les confédérations syndicales CGT, FO, FSU, Solidaires ont décidé, après la conférence sociale de juin d’une journée de mobilisation le 10 septembre. Après avoir discuté cet été avec le gouvernement et après publication de son projet de loi, cette journée d’action n’est pas centrée sur le combat contre l’allongement de la durée de cotisation et le refus de toute hausse des cotisations salariales.

La responsabilité des directions syndicales n’est pas de soutenir les réformes anti-ouvrières, mais de défendre les acquis de toute le classe ouvrière qui, sur la question des retraites se concentrent dans :

- retour au départ à 60 ans pour tous et à 55 voire 50 ans pour les secteurs d’activités les plus exposés

- retour aux 37.5 années de cotisation pour finir ses vieux jours en bonne santé !

- augmentation des cotisations patronales jusqu’au retour à l’équilibre des déficits sociaux ce qui implique de revenir sur toutes les exonérations de cotisations patronales.

La responsabilité des directions syndicales, en particulier de la CGT et de FO, est de combattre les réformes anti-ouvrières, non de collaborer avec le gouvernement dont l’action montre qu’il s’attaque aux acquis ouvriers. Elles doivent rompre sans attendre toute discussion avec ce gouvernement !

Engager le combat en défense des acquis ouvriers

Combat classe contre classe

Les travailleurs sont aujourd’hui confrontés au chômage, à la précarité, à la dégradation de leurs conditions de travail et de vie, à la baisse de leur pouvoir d’achat. Même si cette dégradation n’a pas atteint le niveau de certains pays européens, comme la Grèce ou l’Espagne, la classe ouvrière française a tout de même subi des attaques. Pour continuer à maintenir ses profits, la bourgeoisie française n’a pas d’autres choix que de mettre en cause les acquis ouvriers qui rognent ses profits.

Il ne s’agit donc pas d’attendre le retour des partis bourgeois, de l’UMP au pouvoir. Il faut défendre tous les acquis ouvriers, même en période de crise. La bourgeoisie entend maintenir et restaurer ses profits en faisant baisser le coût de la force de travail. Mais c’est cette force de travail qui enrichit le capital.

Pour défendre les revendications, pour imposer à la majorité PS-PCF-PG à l’Assemblée un programme de défense de la classe ouvrière, les travailleurs ont besoin de leurs organisations. La responsabilité des directions syndicales est donc de défendre la valeur de la force de travail, et non pas de faire des propositions pour gérer la crise et sauver le capitalisme français.

 

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