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Publié le par Groupe Révoltes
Publié dans : #gouvernement Sarkozy

Cinq années de gouvernement Sarkozy :

quels enseignements politiques ?

 

A la veille des élections présidentielles, il est important de revenir sur le contexte qui a permis l’arrivée de Sarkozy et de l’UMP au pouvoir et de caractériser la politique qu’ils ont menée pendant cinq ans.

Les élections de 2007 : la candidature Royal, une machine à perdre

Le contexte politique de 2012 n’est pas le même que celui de 2007. En effet, après les puissantes grèves et manifestations du printemps 2006 qui avaient abouti au retrait du CPE, vainquant ainsi Chirac, les dirigeants du PS et du PCF ont refusé d’engager le combat pour chasser Chirac et son gouvernement en disant qu’il fallait préparer les élections de 2007.

Fin 2006, était montée ce que nous appelons « l’opération Royal » dont la candidature se faisait contre le PS. Tentant de s’affranchir du parti, elle avait d’ailleurs créé « Désirs d’avenir », un regroupement hors parti. En défendant ostensiblement les valeurs de la patrie, de la famille, et de la Marseillaise, nombre de travailleurs s’en sont détourné. Pourtant, auparavant, les travailleurs avaient battu Sarkozy et Bayrou aux élections régionales et cantonales (puis européennes) de 2004, et aussi lors du référendum du 29 mai 2005 sur le traité constitutionnel. Logiquement, les travailleurs auraient pu se saisir du vote PS contre le candidat de la bourgeoisie en 2007. Mais tout était fait pour laisser Sarkozy s’imposer : le PC, et même la LCR et LO, ont joué la carte de la division face à un PS n’offrant ainsi pas de perspective de gouvernement ce qui permit de propulser la candidate Royal, une machine à perdre.

L’élection de Sarkozy en 2007, un coup sévère pour la classe ouvrière

La victoire électorale de Sarkozy avec 53% des voix contre Royal a permis à la bourgeoisie de constituer un véritable gouvernement de guerre contre la jeunesse, contre la classe ouvrière. Le gouvernement s’est en effet attaqué aux régimes spéciaux de retraite (SNCF, RATP …), a remis en cause la retraite à 60 ans, a supprimé des dizaines de milliers de postes de fonctionnaires, a disloqué l’Enseignement public et l’Université (autonomie des universités, casse du statut des enseignants, etc.), a poursuivi les attaques contre le code du travail (rupture conventionnelle ….) et contre la Sécurité sociale (franchise non remboursée sur les actes médicaux, loi Bachelot …).

Comment Sarkozy a-t-il gagné les présidentielles de 2007 ? En défendant clairement le programme de la bourgeoisie ! A l’inverse, la classe ouvrière a perdu les élections parce que Royal s’est située sur le même terrain que Sarkozy : « l’identité nationale », « la valeur travail » … tournant le dos aux revendications des salariés, de la jeunesse. Pourtant, Sarkozy avait une claire conscience de l’hostilité de la masse de la jeunesse et des salariés à sa politique. En dépit de sa défaite, la population laborieuse et la jeunesse n’ont pas renoncé à défendre leurs revendications. Les travailleurs ont été trahis par les dirigeants de leurs organisations qui respectent les intérêts de la bourgeoisie française. Mais le surgissement de nouvelles mobilisations que redoutait Sarkozy contre sa politique ne s’est pas fait attendre.

Automne 2007-printemps 2008 : la classe ouvrière reprend le combat sur fond de crise et défait l’UMP aux élections municipales

A l’été 2007, la bulle immobilière aux États-Unis éclate et se propage à l’Europe où se développe de manière aigüe une crise de la dette. La cavalcade financière et monétaire mise en place depuis des décennies pour tenter de trouver des débouchés aux capitaux en soif d’investissements et de profits rapides est mise à mal. Les États ont dû renflouer massivement les banques en faillite. Mais l’heure est à la facture. Les intérêts des dettes des États explosent. L’économie était déjà rentrée en récession. Il faut désormais payer les intérêts aux banques. Cette situation exige que les États bourgeois portent des coups sévères aux acquis des prolétariats, notamment en Europe. C’est dans ce contexte que le gouvernement Sarkozy accélère les réformes, ce qui suscite des mobilisations importantes.

Dès l’automne 2007, les étudiants et les travailleurs ont engagé le combat. Nul ne pourra accuser la jeunesse et les travailleurs d’avoir laissé passer sans combattre les attaques conduites par le gouvernement Sarkozy. La mobilisation à la SNCF l’atteste : le 18 octobre 2007, à la SNCF, à la RATP les travailleurs ont largement participé à journée de grève convoquée par les organisations syndicales. Ils se sont de nouveau massivement mobilisés en novembre. À l’Université, la ténacité à combattre pour l’abrogation de la loi Pécresse fut indéniable.

Ces mobilisations mettaient en cause Sarkozy et son gouvernement.

Mais il faut dire que le combat des étudiants et les travailleurs fut saboté par les dirigeants des syndicats.

Une « véritable trahison », dirent nombre de cheminots ou d’étudiants. Ceci prit trois formes :

-         le refus de reprendre à leur compte les vraies revendications ;

-         les négociations des projets gouvernementaux ;

-         l’éparpillement par catégories, le refus du véritable combat contre Sarkozy et son gouvernement.

Ainsi, à l’Université, l’UNEF refusa toujours d’exiger le retrait de la loi Pécresse et en négocia les moindres détails. Quand la grève éclata pour l’abrogation de la loi, ce fut malgré elle ; elle rejeta jusqu’au bout le mot d’ordre d’abrogation avant d’appeler à mettre fin à une grève qu’elle n’avait pas lancée.

À la Ratp et à la SNCF, la CGT – principal syndicat - ne demanda jamais le retrait du projet gouvernemental et accepta (comme la Cfdt) de discuter de la liquidation des régimes spéciaux, d’abord au niveau national puis par entreprise.

Quant au PS comme au PCF, ils ne se prononcèrent pas plus pour la défense inconditionnelle des régimes spéciaux !

Le "dialogue social", contre les revendications

C’est après cinq mois de négociation que le Medef a obtenu un accord portant un coup sévère aux contrats de travail : allongement de la période d’essai ; rupture conventionnelle négocié ; mise en place de contrats de missions,…. Et la CGT, même si elle n’a pas signé, a permis que les négociations aillent à leur terme en empêchant ainsi toute mobilisation des salariés.

Fillon l’a dit : 2008 a été l’année du dialogue social, de la « démocratie sociale »….

Le 15 mai 2008, contre la politique de Sarkozy, contre les réformes, les suppressions massives de postes, la mise en cause des statuts, les enseignants se sont à nouveau mobilisés aux côtés des fonctionnaires.

À peine la manifestation parisienne commençait-elle à se disperser que Sarkozy annonçait qu’un projet de loi limitant le droit de grève des enseignants serait déposé avant l’été.

En effet, pour faire passer ses réformes (la réforme des programmes dans le premier degré, la réforme des lycées…), pour s’attaquer aux statuts (« mobilité » des enseignants, mise en œuvre de l’annualisation des services, mise en cause de la nomination sur poste et recrutement par le chef d’établissement…), Sarkozy a dû mettre en cause le droit de grève. À cette fin, il a procédé dans l’enseignement comme il l’a fait pour les transports publics : appuyé sur la « concertation » menée des semaines durant avec les dirigeants syndicaux, il a fait définitivement voter le 2 août 2007 la loi sur « le dialogue social et la continuité du service public » limitant le droit de grève dans les transports publics.

Une défaite électorale massive

Cette volonté de résistance à la politique de Sarkozy a nourri les élections municipales de 2008, qui se sont traduites par une large défaite des candidats de Sarkozy, ceux de l’UMP mais aussi ceux soutenus par Bayrou. Pourtant, aucune de ces mobilisations n’a pu briser l’offensive de Sarkozy. Et celle-ci n’a nullement faibli avec sa défaite électorale. Au contraire, elle s’est poursuivie avec une rare ampleur : 80 000 nouvelles suppressions de postes dans l’Enseignement public, réforme des retraites.

Avec la puissante manifestation du 19 octobre 2008, après la forte grève et les nombreuses manifestations du 20 novembre, s’est exprimée la volonté de combattre des travailleurs, dans l'unité, avec l'ensemble des organisations syndicales, contre la politique de Sarkozy. Car l'offensive du gouvernement contre l'enseignement public, contre l'Université et la Recherche, par le biais d'une douzaine de réformes et « plans » divers, forme un ensemble parfaitement cohérent.

2009 : une volonté de combat encadrée par les appareils syndicaux : combat dans l’Éducation Nationale, grève générale en Guadeloupe, … ; défaite de l’UMP aux élections européennes

La mobilisation à l'Université, de même que les puissantes manifestations du 29 janvier 2009 se sont dressées contre toute la politique menée par Sarkozy contre la jeunesse et les salariés. Le 22 janvier, la première coordination nationale des universités a appelé à une « grève totale, reconductible et illimitée », et elle a fixé les objectifs : le retrait du décret sur le statut des enseignants-chercheurs, et le retrait du projet de « mastérisation » des concours de recrutement des enseignants du premier et du second degré.

Une mobilisation historique s'est développée des semaines durant en Guadeloupe puis à la Martinique. La revendication salariale a cristallisé le combat des salariés. Ce combat a entraîné à sa suite toutes les couches de la population qui subissent le coût excessif de la vie.

Les manifestations du 19 mars ont été d'une ampleur exceptionnelle : plus de deux millions de manifestants, davantage que le 29 janvier et autant que lors des dernières grandes manifestations du printemps 2006 contre le CPE. Mais Sarkozy a aussitôt déclaré qu'il poursuivrait sa politique. A l'Université, la mobilisation s’est poursuivie pendant plus de deux mois. Mais Pécresse ainsi que Darcos, n’ont rien cédé.

Dans l'enseignement et la Recherche, les différentes réformes formaient un tout cohérent. Pour cette raison, la Coordination nationale des Universités  du 20 février a eu raison d'appeler à l'action « de la maternelle à l'université », pour le retrait des réformes Darcos-Pécresse. Mais les responsables syndicaux du premier et second degré ont répondu à cet appel par des actions épisodiques, une manifestation un mercredi ou une journée de grève isolée. Ce qui n'était pas à la hauteur de l'enjeu : mettre fin à la politique du gouvernement sans se fixer l'objectif de la grève générale, dans l'unité, de la maternelle à l'Université.. La grève générale de la maternelle à l'université ouvrirait immédiatement la voie à la grève générale de toute la classe ouvrière.  La mobilisation de la Guadeloupe a montré que c'est en réalisant l'unité, et par la grève générale, qu'il est possible de mettre en échec le patronat et le gouvernement.

La 6° coordination des universités a « demandé la démission » de Pécresse et Darcos. Mais les ministres ne font qu'exécuter la politique de Sarkozy. Aussi la 7° coordination du 23 mars a-t-elle précisé qu'« au-delà de ces deux ministres » c'est « la légitimité même » du gouvernement  qui commençait à se poser. Ce qu'exprimait ainsi cette 7° coordination, c'est le fait que Sarkozy ne reculerait, au moins provisoirement, que si la mobilisation générale menaçait son pouvoir. Le 19 mars, nombre de manifestants ont mis en cause Sarkozy et son gouvernement. Un quotidien a noté que « ‘’Sarkozy casse toi’’ fut le slogan vedette dans les cortèges du 19 mars ». Mais, François Hollande voulait préserver Sarkozy : « Les Français ne sont pas dans un règlement de comptes personnels : ils veulent que la politique de l'État change ». A l'inverse de Hollande, ce que disaient nombre de manifestants, c'est qu'on ne peut faire face à la politique du gouvernement sans remettre en cause Sarkozy et son gouvernement. Il fallait donc se fixer l'objectif d'infliger une défaite politique à Sarkozy, pour le battre et le chasser sans attendre 2012.

Alors que les directions syndicales ont tout fait pour isoler les mobilisations du printemps et refusé d’appeler à la Grève générale contre le gouvernement, elles ont largement  aidé Sarkozy à mener sa politique. Elles ont participé, en premier lieu la direction de la CGT, aux États-Généraux de l’industrie dont l’objectif était de permettre à la bourgeoisie française de refaire des profits acceptables. Mais une forte opposition à la politique de prise en charge de l’appareil des exigences patronales et gouvernementales s’est constituée au sein de la CGT, en témoigne la tentative de candidature de Delanoye contre Thibault au dernier congrès confédéral.

2010  les appareils au secours de Sarkozy

La mobilisation contre la réforme d’allongement du départ à la retraite a constitué une véritable lame de fond de toute la classe ouvrière contre la politique du gouvernement Sarkozy.

Ce sont plusieurs millions de travailleurs et de jeunes, de tous les secteurs, qui se sont saisis des journées d’action convoquées par les appareils syndicaux pour manifester leur rejet de la politique de Sarkozy, à la solde de la bourgeoisie. Cette mobilisation a rassemblé toutes les couches de travailleurs, dans toutes les régions de France, des villes, comme des campagnes. Objectivement, cette mobilisation a pris un caractère politique. Au-delà de la question des retraites, la classe ouvrière entendait se rassembler contre le gouvernement, dans une situation de crise aigue du capitalisme, qui induit une mise en cause des acquis collectifs de la classe ouvrière.

Une des caractéristiques de ce mouvement a été la formidable solidarité ouvrière qui s’est manifestée entre les travailleurs de différents secteurs, solidarité que craint la bourgeoisie. C’est bien la capacité des travailleurs à bloquer le pays, et au-delà, à gouverner, à planifier l’économie selon les besoins sociaux et non plus en fonction du profit, que la bourgeoisie redoute et qu’elle cherchera à annihiler.

Ce qui était en effet à l’ordre du jour dès le 7 septembre, c’était la Grève générale, comme moyen de centralisation de la mobilisation et de blocage du pays. La Grève générale ce n’est pas la généralisation de grèves reconduites boîte par boîte mais c’est un plan d’action décidé et organisé au sommet et mis en action par la base, dirigé contre le gouvernement et le patronat. Mais de cela, les dirigeants syndicaux et politiques n’en n’ont pas voulu car cela posait la question d’en finir avec le gouvernement.

Au lendemain de la défaite de l’UMP aux élections régionales, Sarkozy programmait un remaniement gouvernemental. Mais ce remaniement a été empêché par la mobilisation obligeant l’UMP à resserrer les rangs pour éviter que la classe ouvrière ne s’engouffre trop profondément dans la brèche de ses divisions internes.

Ce n’est pas la détermination de la classe ouvrière et de la jeunesse qui a fait défaut. Mais la participation des dirigeants syndicaux au Conseil d’Orientation des Retraites (COR), le cadenassage des mobilisations, ont permis au gouvernement de déposer son projet de loi. Ils ont convoqué des journées d’action pour appuyer les négociations et non pour exprimer clairement « A bas le projet de réforme du gouvernement,  retour aux 37.5 ans ». Alors que le projet de loi était déposé à l’Assemblée nationale, ils ont refusé de se prononcer pour son retrait et n’ont pas organisé la montée massive à Paris, devant l’Assemblée Nationale pour interdire à la majorité UMP le vote du projet de loi. Ils ont tout fait pour refuser d’appeler à la Grève générale tous travailleurs unis contre le gouvernement, bloquant le pays.

La leçon à tirer de cette mobilisation est de comprendre la nécessité de s’organiser pour imposer aux directions syndicales et politiques d’origine ouvrière les véritables revendications ouvrières et la centralisation du combat des travailleurs.

2011 : les révoltes au Maghreb ; défaite de l’UMP aux cantonales partielles

Une fois de plus, Sarkozy, son gouvernement et l’UMP ont été laminés sur le plan électoral. Après les défaites aux élections municipales de 2008 et régionales de 2010, l’UMP a enregistré son plus bas score historique avec 16% des voix aux élections cantonales partielles. L’abstention a été massive (autour de 55%) car c’était la première fois, depuis le décalage d’un an en 2008 des municipales, que les élections cantonales partielles n’étaient pas couplées avec d’autres élections locales. Elles présentaient cependant un enjeu national ; le résultat a été cinglant : le gouvernement Sarkozy et l’UMP étaient massivement rejetés.

Mais le gouvernement ayant pu faire passer sa réforme des retraites, de nouveaux coups se préparaient avec la complicité des dirigeants syndicaux.

Début 2011, ce sont les masses des pays du Maghreb qui entamaient de puissantes manifestations qui ont abouti à chasser les dictateurs, Ben Ali en Tunisie et Moubarak en Égypte. En France, des manifestations de soutien aux peuples arabes ont réuni quelques milliers de travailleurs. Pour autant, le mode production capitaliste n’a pas été mis en cause et les régimes en place n’ont pas changé de nature et restent  toujours inféodés à l’impérialisme ; les travailleurs mènent encore des combats en Tunisie, en Égypte pour la satisfaction de leurs revendications. Dans ses mobilisations, les travailleurs se sont organisés sur leur propre terrain de classe, avec la création par exemple en Égypte d’une centrale syndicale ouvrière.

Alors que la crise de la dette fait rage, à la fin de l’été 2011, Fillon, après avoir rencontré tous les dirigeants syndicaux, a présenté le 24 août 2011 des mesures d’austérité : 1 milliard d’€ en 2011 et 11 milliards en 2012. Ce plan a touché les travailleurs : augmentation de l’assiette de la CGS, augmentation de la CGS sur les contrats de mutuelle, taxes sur les alcools, tabac et boissons sucrées … Les entreprises contribueront à hauteur de 4 milliards (sur les 12) alors qu’elles ont bénéficié de 25 milliards de cadeaux fiscaux depuis 2008. Mais le programme de l’UMP pour 2012 entend aller plus loin, et imposer que la durée du travail relève des relations contractuelles, avec des négociations entreprise par entreprise, beaucoup plus favorables au patronat, en lieu et place de la Loi qui aujourd’hui s’impose à tous.

Pourtant la bourgeoisie française a rarement été dans une telle difficulté. Ses banques sont attaquées, son principal parti, l’UMP, après les débâcles aux régionales et cantonales est historiquement défait au Sénat, et rattrapé par des affaires laissant augurer une corruption phénoménale. Rien ne lui permettrait de rester en place sans la duplicité et le jeu de division des organisations ouvrières.

Ainsi, après les 12 milliards d’économies annoncés fin août, le gouvernement Sarkozy-Fillon a annoncé le 7 novembre 2011 un nouveau plan de rigueur de 7 milliards d’€ pour 2012 et 17 milliards d’ci 2016 : relèvement de l’âge de départ à la retraite à 62 ans dès 2017 au lieu de 2018, désindexation partielle des prestations familiales et des aides au logement, économies de 500 millions sur les dépenses d’assurance maladie, suppression de 500 millions de crédits pour les ministères, augmentation des impôts directs et indirects (TVA), jour de carence pour les fonctionnaires. Ce sont encore les travailleurs qui doivent payer la crise alors que le patronat a été exonéré de plus de 5 milliards par la suppression de la taxe professionnelle et que l’ISF a été amputé de plus de 2 milliards.

Les Primaires du PS : un cadre de dislocation qui masque le combat pour imposer un programme de défense de la classe ouvrière

Les Primaires socialistes ont été la décalque de la Vème République bonapartiste, consécration du Président-Bonaparte, prétendant gouverner au dessus des partis. Les Primaires favorisent la dislocation du parti, permettant aux différents candidats de s’affranchir peu ou prou du parti. Derrière les différentes candidatures aux Primaires socialistes, certains y ont vu des tendances plus ou moins « de gauche » ou « de droite ». En réalité, les nuances étaient minces entre les différents candidats. Ce qui est certain, c’est qu’aucun candidat, à commencer par Hollande, ne défendra les intérêts des travailleurs.

La question est donc posée de savoir si le Parti socialiste, comme les partis du Front de gauche et du NPA, défendront dans un cadre de gouvernement du Front unique, les véritables revendications ouvrières.

Les appareils du mouvement ouvrier renvoient aux élections de 2012

En acceptant de se rendre au « sommet social » convoqué par Sarkozy le 18 janvier, les dirigeants syndicaux lui ont montré leur soumission et lui ont ainsi donné la possibilité de continuer sa politique anti-ouvrière jusqu’au bout de son mandat. B. Hortefeux a déclaré que « le sommet social du 18 janvier a été un succès pour le gouvernement car tous les représentants syndicaux sont venus et sont restés ». Fort de cet appui, le gouvernement poursuit son offensive contre les acquis ouvriers : TVA sociale, limitation du droit de grève dans les transports aériens …

Sarkozy a également impulsé les accords dits de « compétitivité-emploi » qui doivent être négociés entre syndicats et patronat dans les deux mois à venir. Une première rencontre a eu lieu ce 17 février entre syndicats (CGT, CFDT, CFTC, FO, CFE-CGC) et patronat (Medef, CGPME, et Upa). Lobjectif est de développer la flexibilité par l’augmentation du temps de travail sans augmentation de salaire ; les accords d’entreprise pourraient déroger aux accords de branche et au Code du Travail. Comme l'explique Agnès Le Bot, négociatrice pour la CGT, «le Medef essaye d'obtenir plus de flexibilité au détriment des salariés. Ils ont beaucoup tergiversé, mais on connaît leur ambition de fond ». La CGT n’a donc rien à faire dans ces négociations !

Pendant le quinquennat de Sarkozy, les travailleurs ont de nombreuses fois indiqué leur rejet de sa politique par les grèves, les puissantes manifestations de 2009 et 2010 et à l’occasion des élections (européennes et régionales). Alors qu’il était possible lors de la mobilisation sur les retraites d’avancer la perspective d’une grève générale politique orientée contre ce gouvernement bourgeois, les directions syndicales et politiques d’origine ouvrière ont refusé d’affronter ce gouvernement et ont renvoyé la classe ouvrière aux élections présidentielles.

La question centrale aujourd’hui est donc d’en finir avec Sarkozy et l’UMP, en finir avec cette politique de remise en cause des acquis ouvriers. Il convient donc de tout faire pour les chasser du pouvoir c’est pourquoi les militants du Groupe Révoltes avancent pour les élections des mots d’ordre permettant de rassembler l’ensemble des travailleurs et de la jeunesse dans un camp pour faire face à la bourgeoisie, la combattre et la chasser du pouvoir (voir article dans ce même numéro).

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