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Pour la construction d’un Parti Ouvrier Révolutionnaire et d’une Internationale Ouvrière Révolutionnaire

Publié le par Groupe Révoltes
Publié dans : #gouvernement Sarkozy

ÉDITORIAL :

 

« Sarkozy dégage » ! Front unique pour le chasser sans attendre 2012 !

 

Une fois de plus, Sarkozy, son gouvernement et l’UMP sont laminés sur le plan électoral. Après les défaites aux élections municipales de 2008 et régionales de 2010, l’UMP enregistre son plus bas score historique avec 16% des voix. L’abstention a été massive (autour de 55%) car c’était la première fois, depuis le décalage d’un an en 2008 des municipales, que les élections cantonales partielles n’étaient pas couplées avec d’autres élections locales. Elles présentaient cependant un enjeu national ; le résultat a été cinglant : le gouvernement Sarkozy et l’UMP sont massivement rejetés.

 

Si la bourgeoisie s’est abstenue, ce sont en majorité les classes populaires qui ne sont pas allées voter. Cette abstention ouvrière est le fruit de l’absence d’alternative politique pour chasser Sarkozy du pouvoir notamment lors des puissantes mobilisations de l’automne contre le projet de réforme des retraites.

 

Les organisations d’origine ouvrière, les directions syndicales, en particulier celle de la CGT, ont refusé d’appeler à la Grève générale. Les partis ouvriers bourgeois, PS-PCF-PG-NPA, ont refusé d’ouvrir une alternative politique malgré un gouvernement totalement rejeté. Pourtant pour gagner sur les retraites il fallait vaincre et chasser Sarkozy par la grève générale insurrectionnelle. Toutes ces organisations n’offrent aujourd’hui comme seule perspective que les élections présidentielles de 2012. Toutes se moulent dans la course à la désignation d’un candidat « Bonaparte ».

 

Le gouvernement et l’UMP sont au bord de l’explosion. Mais si la bourgeoisie ne lâche pas encore Sarkozy officiellement de peur de provoquer une crise politique dont pourrait profiter la classe ouvrière, une fraction de l’UMP, y compris au cœur du gouvernement, considère que Sarkozy ne peut d’ores et déjà plus les représenter. Cela se manifeste notamment dans les prises de positions différentes de Fillon entre les deux tours et à propos du débat sur la laïcité. Une partie de la petite bourgeoisie, la plus fragile économiquement, s’est détournée de l’UMP et a voté FN. Mais le FN n’est pas pour l’instant le parti du capital financier, qui ne peut fermer les frontières ni rompre avec l’Union européenne. La « montée en puissance » du FN par les médias (alors qu’il perd 110 000 voix au 1er tour) ne peut masquer la débâcle de l’UMP.

 

Aux élections cantonales, le PS est arrivé en tête avec 35% des voix. Le PS et ses alliés, PS-PC-les Verts, gèrent la plupart des collectivités locales mais en réalité ils gèrent la crise appliquée à l’échelon local avec des budgets en diminution.

 

La classe ouvrière et la jeunesse rejettent profondément Sarkozy et son gouvernement et veulent en finir rapidement avec sa politique. La PS vient de rendre public son programme pour 2012 : en aucun cas il ne s’agit d’abroger toutes les réformes du gouvernement Sarkozy, dans l’Éducation (de la LRU à la maternelle), en matière fiscale (suppression totale du bouclier fiscal, abrogation de la loi TEPA et de la réforme de la taxe professionnelle ….), de remise en cause des acquis ouvriers (retraites …), de sécurité (LOPPSI 1 et 2), d’arrêter les suppressions d’un départ à la retraite sur deux de fonctionnaires, de rétablir tous les postes supprimés, d’annuler la dette de l’État.

 

Les mesures annoncées se situent en défense du système capitaliste et la direction du PS prévient : « Nous avons regardé le possible avec de calibrer le souhaitable, l’état de la France ne permet pas de promettre n’importe quoi. Il faut produire avant de distribuer. » Il n’est évidemment pas question de défendre les intérêts ouvriers, d’interdire les licenciements, et d’indexer les salaires sur les prix mais de produire pour que les patrons continuent à faire des profits. Ils y seront d’ailleurs encouragés mais à condition qu’ils réinvestissent leurs profits. Ce n’est certainement pas une découverte : le moteur du capitalisme c’est le profit, pris sur le dos des travailleurs, qui permet l’accumulation du capital. Petit problème : cette accumulation a ses limites, à savoir la capacité du marché à écouler des marchandises en surproduction.

 

Front Unique pour chasser le gouvernement Sarkozy du pouvoir sans attendre 2012

 

En France, après la défaite des candidats UMP, ce gouvernement est à bout de souffle. Les organisations issues du mouvement ouvrier, PS-PCF-PG-NPA ont une énorme responsabilité aujourd’hui : au lieu d’attendre 2012, elles doivent remobiliser la classe ouvrière et la jeunesse pour mener le combat pour chasser Sarkozy et son gouvernement du pouvoir, comme les masses tunisiennes et égyptiennes ont chassé Ben Ali et Moubarak. Seul ce combat permettrait de satisfaire les revendications ouvrières : abrogation des lois de Sarkozy, interdiction des licenciements, indexation des salaires sur les prix …  Pour faire mûrir cette nécessité, il faut s’acheminer vers la construction d’un parti ouvrier révolutionnaire, outil indispensable pour la prise du pouvoir. C’est à cette tâche qu’entendent contribuer les militants organisés autour de ce journal.

 

Les revendications du droit au travail et d’augmentation des salaires, de baisse des prix étaient au cœur des mobilisations en Tunisie, en Algérie, en Égypte.

 

Droit au travail et lutte contre la vie chère ont constitué le point de départ des mobilisations en Tunisie, qui se sont rapidement centrées contre le régime dictatorial en place, pour chasser Ben Ali et tous les caciques du RCD du pouvoir. Cette mobilisation des masses tunisiennes a inspiré les masses égyptiennes confrontées aux mêmes problèmes économiques, sociaux et politiques. Pour autant les revendications économiques des travailleurs ne sont pas satisfaites, même si des augmentations salariales ont été arrachées dans les deux pays. Leur satisfaction implique que soient construits des syndicats ouvriers indépendants comme en Égypte, des partis ouvriers et des partis ouvriers révolutionnaires, capables de mobiliser les masses en vue de la prise du pouvoir, pour la constitution d’États ouvriers qui s’attaqueraient à la propriété capitaliste et qui chasseraient les puissances impérialistes.

 

Dans cette situation, le mouvement ouvrier français n’est pas exempt de responsabilité : la première exigence à porter auprès des directions des organisations d’origine ouvrière, partis et syndicats, est qu’ils rompent avec l’impérialisme français, et engagent le combat contre Sarkozy et son gouvernement, alliés de toujours des régimes dictatoriaux. En ce sens, les responsables des organisations ouvrières doivent condamner l’intervention impérialiste en Libye, dont le seul objectif est de reprendre pied au Maghreb et de mettre en place des régimes capables d’assurer les intérêts économiques des impérialismes. De plus, concernant la Tunisie et l’Égypte, ils doivent exiger l’annulation de la dette de ces États.

 

Les mobilisations qui font tâche d’huile dans tous les pays du Maghreb, du Machrek, du Proche et Moyen-Orient se développent dans des contextes différents sur lesquels nous revenons dans ce bulletin.

La nécessité de la prise du pouvoir par les masses révolutionnaires en vue de l’expropriation du capital, pour une collectivisation des moyens de production est une question centrale posée aujourd’hui aux masses du Maghreb mais également en France, en Europe, aux États-Unis et même en Chine.

Si des révolutions victorieuses menaient au socialisme, elles ne pourraient pas rester cantonnées à un seul pays : c’est pourquoi, la perspective des États-Unis socialistes du Maghreb et du Moyen-Orient est à l’ordre du jour.

 

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