NPA-LO

NPA et LO : des couteaux sans lame !

Le NPA - créé à partir de la dissolution de la LCR en 2009 - vit sa première élection présidentielle mais on est bien loin de l’effervescence de la constitution, lorsque Le NPA annonçait approcher les 10.000 cartes ! En effet si le parti a vu un temps défiler un grand nombre d’adhérents, notamment de jeunes qui cherchaient une issue politique dans la constitution de ce nouveau parti aux références élargies et dissolues, il est aujourd’hui grandement marginalisé.

Le NPA paie sa politique de division anti front-unique qui l’avait déjà sanctionné en 2009 avec le refus de rejoindre le Front de Gauche lors des élections européennes (occasionnant le départ de militants dont Christian Picquet qui crée Gauche Unitaire puis rallie le Front de gauche), puis en 2010 lors des élections régionales.

Le Candidat Philippe Poutou, qui a eu beaucoup de mal à réunir ses 500 signatures, a multiplié les déclarations contre François Hollande. Ainsi, il déclarait déjà en octobre dernier que si le PS arrivait au pouvoir, le NPA constituerait une opposition à gauche en rupture avec le PS. En outre, il définit le principal désaccord avec le Front de Gauche comme étant le fait que ce dernier considère qu’il est possible de gouverner avec le PS. Le NPA considèrerait-il donc que le PS est un parti définitivement bourgeois ?

Ouvrir le feu contre le PS aujourd’hui, avant les élections, est assurément une erreur, car, en l’absence d’un véritable parti ouvrier révolutionnaire, les masses ne manqueront pas de se saisir du PS pour vaincre Sarkozy. Ce faisant le NPA ne contribue qu’à brouiller un peu plus les cartes même si  son programme comporte des revendications élémentaires.

Pour exemple : le NPA se positionne pour un meilleur partage des richesses, ce qui ne pose absolument pas la question d’en finir avec le mode de production capitaliste et l’accaparement de la plus value par les capitalistes, bourgeois, financiers et rentiers..  De même sur la question des déficits, il se prononce pour un audit de la dette, comme si une partie de la dette pouvait être légitime !

 Par ailleurs, la progression dans les sondages des intentions de vote  pour Mélenchon et le Front de Gauche, n’est pas sans conséquence sur certains militants du NPA qui se posent la question de l’intérêt d’une candidature séparée  FG/NPA. Trois cadres du Parti viennent d’ailleurs d’annoncer qu’ils voteraient pour Mélenchon le 22 avril. (Tribune dans Libération en date du 22 mars). Cette situation résume en définitive la position contradictoire du NPA qui n’est pas parvenu à s’ériger en parti de masse comme il l’espérait après sa fondation, notamment parce qu’il refuse toute alliance avec le reste de la gauche. Ces contradictions ne peuvent l’amener qu’à un échec politique majeur : l’explosion est à l’ordre du jour.

Lutte Ouvrière de son côté avance une série de revendications, la plupart associées historiquement au mouvement ouvrier, comme l'échelle mobile des salaires, des retraites et des pensions, l'interdiction des licenciements et le maintien intégral du salaire jusqu’au retour à l’emploi, et enfin le contrôle des travailleurs et de la population sur les entreprises. LO explique que ce programme ne peut être imposé que par la lutte. Cependant rien n’est dit sur les perspectives, seule la lutte syndicale et para syndicale compte. LO entretient donc l’illusion que le mouvement dégagera seul les perspectives politiques nécessaires au renversement de la société. Cependant l’apologie du mouvement ne peut être que contre-productive pour les masses.

Ce regroupement replié sur lui-même a un fonctionnement de donneur de leçons : lui seul dit vrai et quand les travailleurs l’auront compris, ils viendront à LO. Cette conception l’entraîne également dans le refus du front unique ouvrier et impuissante totalement la classe ouvrière.