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Publié le par Groupe Révoltes
Publié dans : #Education nationale

Un plan méthodique de démantèlement de l’Education Nationale

Après la loi LRU et la mastérisation dans l’enseignement supérieur, le gouvernement Sarkozy/Fillon empile méthodiquement des mesures qui portent atteinte à la fois à la qualité de l’enseignement et aux statuts des personnels de l’Education Nationale. La suppression de 16 000 emplois à la rentrée 2010 (sur les 34 000 suppressions opérées la même année dans toute la Fonction Publique) implique des « réformes » à tous les niveaux :

  • en maternelle, la prise en charge des enfants uniquement à partir de 3 ans et la création des « jardins d’enfants » où l’encadrement est 50% inférieur en nombre tant au niveau des crèches qu’à l’école maternelle, avec un personnel moins formé.
  • dans le primaire :

-          suppression des RASED (réseaux d’aide composés d’enseignants titulaires) et multiplication des emplois précaires de substitution (AE = assistant d’éducation, décliné en de multiples contrats : AVS, EVS, AED,…).

-          projet de regroupement de plusieurs écoles en EPEP piloté par un Conseil d’Administration et un chef d’établissement administrateur = disparition du directeur d’école-enseignant et contrôle accru des élus locaux sur l’école primaire

  • dans le secondaire :

-          augmentation systématique du nombre d’élèves par classe et fermetures des petits établissements ruraux consommateurs de moyens

-          suppression des décharges (intervention pédagogique dans les musées, décharges syndicales, heure de 1ère chaire en lycée, etc.) remplacées par des Heures Supplémentaires = alourdissement des services

-          suppression de l’année de stage pour les nouveaux fonctionnaires-stagiaires : ils doivent assurer 18H. de cours par semaine au lieu de 4 à 6 heures antérieurement è 20% d’entre eux pourraient démissionner à la fin de cette année scolaire !

-          rôle accru des chefs d’établissements pour l’utilisation de la dotation horaire globalisée, aidés en cela par les conseils pédagogiques d’enseignants « volontaires-désignés » ; pour le recrutement des personnels contractuels et vacataires [« Ce n’est pas en recrutant davantage de titulaires remplaçants que ça marchera mieux. Les vacataires, étudiants ou jeunes retraités, peuvent très bien remplir ce rôle »a déclaré Luc CHATEL, ministre de l’EN] ; contrôle pédagogique sur les enseignants avec la suppression programmée du corps des Inspecteurs Pédagogiques Régionaux = fin de l’autonomie de l’enseignant face à l’administration.

-          « rationalisation » de la carte des formations = suppression massive d’options possibles dans les établissements, notamment en langues où sont mis en place des « groupes de compétence » permettant de mettre ensemble des élèves de plusieurs sections et niveaux

-          augmentation systématique du nombre d’élèves par classe (plus de 30 en collège et plus de 35 en lycée) – diminution de 10% du contingent horaire obligatoire en seconde

  • en lycée professionnel : seconde commune pour les élèves de CAP, BEP, Bac Pro – La 2° année de CAP devenant obligatoirement une année d’apprentissage en entreprise.

Autonomie accrue des établissements portant atteinte au caractère national de l’Education, déqualification des personnels, destruction du statut de la fonction publique (voir l’article sur « la résorption de la précarité ») : voilà les grands axes de la politique gouvernementale. Partout dans les Académies, dans chaque département, dans chaque canton, enseignants et parents s’organisent : occupation d’écoles, d’inspections académiques, manifestations, conférences de presse…

Les organisations syndicales ont programmé la journée d’action du samedi 19 mars : le gouvernement n’a pas bougé. Va-t-on attendre l’épuisement des forces par de multiples actions ? Comment contraindre le gouvernement à retirer ces mesures et plans de démantèlement de l’Éducation nationale ? Ces attaques s’inscrivent dans une politique globale du gouvernement : s’attaquer au statut des fonctionnaires, à celui des enseignements, à leur autonomie, réduire les moyens alloués à l’Éducation Nationale, adapter la formation initiale aux exigences du patronat. Les combats dans l’Éducation Nationale ne doivent pas rester isolés, comme ce fut le cas en 2009 et en 2010. Pour mettre à bas la politique du gouvernement, il faut le combattre, le vaincre et le chasser du pouvoir. L’exigence à porter auprès des partis d’origine ouvrière est qu’ils s’engagent à abroger toutes les réformes du gouvernement sur l’enseignement, à rétablir tous les postes supprimés et à ouvrir massivement les postes aux concours.

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