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Publié le par Groupe Révoltes
Publié dans : #CGT, #in

Débat sur l’actualité – Contribution du syndicat multipro de Chauffailles

Ce qui a marqué l’année 2016, c’est le vote de la loi EL KHOMRI de bousille du code du travail, et ce, malgré 16 journées nationales interprofessionnelles et unitaires – comme l’a rappelé notre secrétaire général dans son rapport.

Ce qui a marqué l’année 2017, c’est d’abord l’élection de Macron – certes par défaut - mais c’est le résultat de notre défaite de 2016. Macron a été élu pour appliquer le programme du MEDEF et c’est ce qu’il fait depuis 6 mois : ses ordonnances ont poursuivi la casse du code du travail.

Sa méthode ? Organiser la division syndicale et « le dialogue social ». Tous les syndicats ont reconnu avoir été menés en bateau avec de fausses informations et un projet tenu secret jusqu’au 31 août.

Il n’y avait rien à attendre de ces négociations où la malhonnêteté a côtoyé le cynisme.

Les statuts de la FP, le code du travail, les accords de branches et les conventions collectives, c’est tout ce que ce gouvernement veut faire disparaître pour isoler les salariés, pour les ubériser comme au milieu du XIX°s et faire baisser la valeur du travail.

Face à notre ennemi mortel qu’est ce gouvernement, il n’y a pas de dialogue social possible. On aura aucune chance de gagner sans un front commun du public et du privé, sans la convergence des luttes sur les points qui unissent tous les salariés. Et le point qui les unit tous sans exception, c’est la Sécurité Sociale, 2° cible dans le viseur de Macron.

Alors, comment poursuivre ? Nous y reviendrons dans le débat sur l’orientation mais je suis en désaccord avec le rapport d’activité qui explique ceci p.2 : « les salariés ne veulent plus défendre ce qui reste (comme les services publics et la sécu) qui est tellement dégradé qu’ils ne vont pas perdre de temps et d’argent pour les défendre… Et nous sommes en AG des syndicats, dans les UL, et nous disons : avant de demander plus, il faudrait déjà sauver ce qui reste …mes camarades, je veux juste vous dire que non, ce n’est pas comme ça que cela marche. Les salariés veulent plus, ils ne veulent pas garder ce qui est dégradé ou inadapté aux besoins du 21° siècle. »

Et bien non, interrogez tous les salariés sans exception, tous vous diront qu’il faut défendre bec et ongles la sécurité sociale sur le principe de la solidarité : chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins. C’est le principe du salaire différé ou socialisé.

Et ce n’est pas difficile à expliquer : Gérard Filoche le fait très bien. Le salaire net, c’est ce que tu touches à la fin du mois. La différence avec le salaire brut, c’est ce qui est mis de côté pour les aléas de la vie (maladie, accident, chômage, vieillesse, enfants …) Les cotisations sociales salariales et patronales t’ouvrent des droits car c’est une partie de la valeur de ton travail qui est mise de côté pour financer tes besoins couverts par la sécurité sociale.

Et c’est cette partie du salaire que Macron et sa bande veulent te voler pour les redonner aux patrons en supprimant les cotisations salariales maladie et chômage. C’est une spoliation des salariés au profit des actionnaires. Ce n’est même pas une fausse bonne idée –comme je l’ai lu sur un tract – On te vole une partie de la richesse créée par ton travail et qui t’ouvre des droits, pour la remplacer par un impôt – la CSG – qui va donner tout pouvoir au gouvernement de décider qui a droit ou pas de se soigner ou d’être indemnisé au chômage.

Et qui va payer le gros de cette CSG ? Les retraités ! Nouvelle manœuvre frauduleuse : on oppose actifs et retraités pour empêcher toute convergence des luttes, en faisant croire que ces fainéants de retraités vivent aux crochets des actifs, alors que tout est fait dans les entreprises pour maintenir les salaires au plus bas. C’est parce que les salaires sont quasi bloqués depuis des années que l’écart se creuse avec les retraites et pensions.

Dans le Macron, tout est bon … à jeter ! Alors, camarades, plus de négociations dans les bureaux parisiens : le code du travail, le statut de la FP, la sécurité sociale ne se négocient pas avec ce gouvernement des patrons.

Pour « sortir du système capitaliste antisocial qui n’apportera jamais rien de bon aux salariés » comme il est écrit dans le rapport, c’est vers le tous ensemble, public et privé, qu’il faut travailler. Nous y reviendrons dans la discussion sur l’orientation.

Contribution du syndicat multipro de Chauffailles au débat d’orientation

Notre syndicat multipro de Chauffailles a transmis des amendements au rapport sur 3 points essentiels :

 Aucune amélioration significative des conditions de vie et de travail des salariés ne pourra être gagnée si l’on n’arrache pas l’abrogation de la loi El Khomri et des ordonnances Macron. Ce doit être, de notre point de vue, un objectif prioritaire puisqu’il s’agit de la défense du code du travail et des conventions collectives dans le respect de la hiérarchie des normes

‚ Défense inconditionnelle du salaire différé qui fonde la solidarité intergénérationnelle contre toute spoliation voulue par Macron et son gouvernement des patrons.

Je rajouterai ici, la défense inconditionnelle du CDI contre toute forme de précarisation du contrat de travail et défense inconditionnelle des statuts des 3 FP.

ƒ « Pour sortir du système capitaliste antisocial qui n’apportera jamais rien de bon aux salariés et aux populations » - ligne 173 du rapport– cela implique l’expropriation des moyens de production sans indemnités ni rachat, car aucun capitaliste n’a jamais accepté de « partager ses richesses ».

Son seul but est le profit : c’est pourquoi les entreprises quelles qu’elles soient (Geberit, Allia, Areva, Arcelor Mital, Eolane, Alstom, FPT, Aperam, Michelin, etc …) n’ont qu’un objectif, le profit. Si le profit diminue ou disparaît, elles licencient ou ferment une usine. Je ne vous apprends rien. Les salariés de S&L et du monde entier le vivent tous les jours.

L’Etat qui est d’abord à leur service, fait de même en supprimant des milliers de postes et de bureaux pour « faire des économies » et pouvoir faire des cadeaux fiscaux aux mêmes entreprises.

Alors comment croire que la CGT – syndicat de salariés - peut s’inscrire dans « un projet de reconquête industrielle, pour le développement des services publics, pour le progrès social » alors que les entreprises qui figurent dans le document d’orientation annexe ne nous appartiennent pas, répondent à la logique financière de leurs actionnaires, dépendent des banques, bref, se moquent éperdument du sort des salariés sauf à exploiter leur force de travail au moindre coût ! C’est pourquoi il y a une telle désindustrialisation, c’est le résultat de leur politique économique.

Alors, soit on se fait plaisir et on édite une belle brochure en couleurs, soit on met à l’ordre du jour de nos objectifs revendicatifs l’expropriation des moyens de production pour une économie socialisée seule capable de satisfaire les besoins humains, et pas dans la seule S&L …, par la lutte de classe.

Je suis d’ailleurs tout à fait pour puisque le combat pour mettre fin à l’exploitation capitaliste a été une des premières « valeurs » de la CGT.

Alors, chiche ! Mais pour cela, il faut se confronter avec la politique du gouvernement : comment fait-on pour le faire reculer et lui infliger une défaite, car c’est bien de cela dont il s’agit puisqu’il veut anéantir tous nos droits ?

La responsabilité de notre syndicat confédéré est :

* de rompre toute concertation/ négociation qui n’a pour but que de casser nos mobilisations, de nous désarmer et de remettre en cause nos conquêtes sociales ou ce qu’il en reste. Ce n’est pas la politique de la chaise vide puisqu’il n’y a rien à attendre de ces réunions : les fédérations de fonctionnaires l’ont montré la semaine dernière en quittant les négociations.

* d’engager le combat contre le budget (budget de cadeaux au patronat, d'attaque contre les acquis ouvriers en particulier de la Sécu, du salaire différé), pour interdire son vote

* d’impulser une mobilisation public/privé dans un combat uni de tous les salariés en lançant un ultimatum au gouvernement : où il retire l’ensemble de ses plans, où la CGT organise le blocage de l’économie.

Au point où nous en sommes, nous n’avons plus le choix !

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