Le blog du groupe Révoltes

Pour la construction d’un Parti Ouvrier Révolutionnaire et d’une Internationale Ouvrière Révolutionnaire

Publié le par Groupe Révoltes
Publié dans : #gouvernement Macron, #élections municipales
Surmonter les obstacles à la mobilisation et à la victoire

Malgré la détermination des travailleurs à combattre la réforme des retraites, la mobilisation n’a pas pu dépasser le cadre de dislocation orchestré par les directions syndicales. À compter du 5 décembre la grève générale était à l’ordre du jour. Les directions syndicales ont opposé à la grève politique pour défaire le gouvernement Macron, des journées d’action à répétition, sans coordination des secteurs en lutte, laissant les travailleurs de la SNCF et de la RATP isolés.

Les tentatives de blocage par des salariés en lutte, aidées par les gilets jaunes, sont restées dispersées sans plan de blocage de l’économie qui aurait dû être organisé à l’échelle nationale et contrôlé par des AG interprofessionnelles départementales. Les groupes gauchistes, bien implantés dans les appareils syndicaux, ont couvert la politique des directions syndicales en prônant des luttes et des journées d’action disloquées, au lieu de tenter d’imposer une orientation de rupture avec le gouvernement et de centralisation de la mobilisation.

Au-delà de la réforme des retraites, c’est toute la politique de Macron contre les acquis sociaux, contre les services publics qui est rejetée par les travailleurs.

Imposer la rupture des directions ouvrières avec le gouvernement et les institutions de la Vème République

Tant que Macron, son gouvernement et sa majorité seront au pouvoir, les travailleurs et la jeunesse vont subir la casse sociale et la répression féroce des forces de l’ordre. Pour la stopper, il faut en finir avec la politique de dialogue social acceptée par les directions syndicales. La stratégie des manifestations saute-mouton ne permet pas l'affrontement décisif contre le gouvernement.

Pour que toute la classe ouvrière se rassemble dans un combat de classe contre le gouvernement Macron, un front unique ouvrier (syndical et politique) doit être constitué pour le défaire et le chasser du pouvoir. L’utilisation répétée du 49.3, clé de voûte de la Vème république bonapartiste, qui réduit le parlement à un organe croupion, exige une réponse politique qui va au-delà des motions de censure minoritaires à l’Assemblée.

La mobilisation a remis à l’ordre du jour le besoin d’une perspective politique de classe. A défaut de parti ouvrier révolutionnaire, les masses se saisissent des organisations ouvrières traditionnelles pour trouver une traduction politique à leur mobilisation.

Les élections municipales, un enjeu de la lutte des classes : vote inconditionnel pour les listes d’union de la gauche pour faire barrage aux partis bourgeois

Le résultat des élections municipales sera inévitablement un baromètre de la situation politique. Le gouvernement craint une déroute des listes LREM, et tente de cacher la sensibilité du vote en brouillant les pistes d’un vote de classe. C’est l’essence-même du macronisme et de la République en Marche de tenter de gommer les frontières de classe. Mais sous l’impulsion du mouvement social, des listes d’union de la gauche se sont reformées, de manière confuse et à géométrie variable. Il aurait fallu imposer que les états-majors des partis de gauche (du NPA-LO au PS) s’unissent nationalement pour former des listes d’union de la gauche sur la base d’un programme de défense de la classe ouvrière. Mais la soumission des partis sociaux-démocrates, communiste et de la France Insoumise aux institutions de la Vème République leur interdit de centraliser leurs forces contre le gouvernement et les institutions bonapartistes.

Pour autant, les travailleurs vont aller voter contre les listes du parti présidentiel LREM et contre les partis bourgeois, LR et RN. Ils vont utiliser pour cela le vote pour les listes d’union de la gauche, présentées par le NPA ou LO, par le PS et ses acolytes, par le PCF et la France insoumise et par EELV. Le vote écologiste est souvent associé à un vote de gauche. Pourtant la formation écologiste n’a pas dans ses racines de constitution ouvrière, même si, en l’absence de liste d’union de la gauche, le vote écologique sera utilisé pour battre les partis bourgeois.

Les municipales doivent être l’occasion de faire le lien avec la mobilisation, pour s’opposer à la politique du gouvernement Macron et pour défendre un programme ouvrier :

  • Pour le logement, réquisition des logements vacants et plan de construction de logements sociaux ; contre la spéculation immobilière, municipalisation des sols
  • Pour la construction d’écoles, de cantines et de crèches publiques à la hauteur des besoins
  • Retour en régie de la gestion des services publics, de l’eau, des transports en commun gratuits, des services sociaux (protection de l’enfance, maisons de retraite.)
  • Contre la nouvelle vague de transfert de compétences de l’État aux collectivités territoriales qui vise à éclater les acquis sociaux au niveau local
  • Pour l’augmentation de la fiscalité des entreprises et des revenus immobiliers et non des ménages, pour l’augmentation des dotations de l’État
  • Aides massives à la culture et aux sports
  • etc.

Un vote sans condition de programme ou de représentation pour les listes d’union de la gauche doit s’exprimer aux municipales pour mettre en déroute les listes LREM, et battre les listes LR-Modem-UDI-RN.

À bas la Vème République, pour la constitution d’un État ouvrier

Les compétences des collectivités locales s’inscrivent pleinement dans le cadre de la Vème République, qui favorise la concentration du capital et des populations dans les métropoles. Ces métropoles sont de plus en plus puissantes avec les lois de décentralisation MAPTAM et NOTRe. De nouvelles lois sont à venir pour les renforcer encore. C’est pour cela que la campagne fait rage dans les grandes métropoles, entre barons locaux. Les élections municipales et métropolitaines sont à l’image de la Vème République bonapartiste, assurant la domination de la bourgeoisie sur la classe ouvrière. Les politiques locales contribuent avant tout à assurer la compétitivité du patronat. Pour en finir avec la domination de la bourgeoisie, les organisations ouvrières doivent combattre les institutions de la Vème République. C’est ce combat de rupture avec l’État bourgeois qui fonde la nécessité de construire un parti ouvrier révolutionnaire.

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