Le blog du groupe Révoltes

Pour la construction d’un Parti Ouvrier Révolutionnaire et d’une Internationale Ouvrière Révolutionnaire

Publié le par Groupe Révoltes
Publié dans : #Etats-Unis, #lutte des classes, #Amérique du Nord

Quel que soit le discours sur la reprise économique, la pauvreté, le chômage perpétuel, les niveaux d’endettement extrêmes gangrènent la société américaine.

Une étude récente a brossé le portrait d’un pays où les conditions de vie pour la majorité de la population, sont celles existant dans le tiers monde.

Un Américain sur 6, soit  50 millions de personnes, ne mange pas à sa faim.

Des villes telles que Détroit sont laissées à l’abandon, d’autres déposent le bilan.

Il est frappant de voir que cette crise sociale dramatique n’est même pas mentionnée dans la campagne présidentielle. Malgré tout, les masses tentent de réagir, souvent contre les syndicats corrompus.

 

La campagne électorale

 

Une pauvreté généralisée, un chômage galopant et des conditions de vie qui se détériorent pour la majorité de la population sont tout simplement sans intérêt pour les deux principaux partis.

En fait, il ne s’agit pas de lutter contre la pauvreté, mais de lutter contre les pauvres et de faire la peau aux syndicats.

 

Quel que soit le président élu, il y a tout lieu de craindre qu’au 1er janvier prochain, aux USA, personne ne percevra plus que 26 semaines de prestations de chômage, alors que, actuellement, la durée moyenne est de 40 semaines.

 

Les républicains envisagent une coupe de 78% dans les budgets sociaux.

 

Le début de la crise, en 2007, a suscité la colère des travailleurs qui, à juste titre, ont considéré celle-ci comme la conséquence d’une politique pro patronale suivie par tous les partis politiques durant les décennies précédentes.

 

L’élection d’Obama a été promue par les puissances en place internationalement comme une rupture totale avec les années Bush. Sous le prétexte du changement, l’illusion fut consciemment nourrie que l’élection d’un président afro américain signifierait la fin des années d’une économie libérale et d’une politique étrangère agressive et prédatrice. En fait, Obama a servi l’élite dirigeante américaine aussi servilement que l’avait fait Bush

 

La restructuration de l’industrie automobile par OBAMA en 2009 et soutenue par l’UAW (UNITED AUTO WORKERS) , basée sur une réduction de 50 % des salaires des nouveaux embauchés et la réduction des prestations sociales pour les travailleurs actifs et retraités, a été le feu vert donné au monde des affaires pour lancer une attaque sans précédent sur les salaires et les conditions de vie.

 

L’Administration OBAMA a poursuivi une stratégie bien définie : transformer les États-Unis en une plate forme d’exportation en rendant les coûts du travail compétitifs par rapport à ceux du Mexique, de la Chine, ….

Le développement des luttes

Malgré tout, de nombreuses luttes se développent :

     En août 2012, les travailleurs de l’usine de fabrication de moteurs CHRYSLER à DUNDEE ; au MICHIGAN, votent à une majorité écrasante contre l’accord négocié par l’UAW et résistent aux tentatives du syndicat pour imposer cet accord qui entérine une diminution des salaires de 50%

  

     En février 2011, des manifestations énormes se sont déroulées à Madison, capitale du WISCONSIN et dans tout l’État pour protester contre le « plan WALKER » qui est une attaque de grande envergure contre les travailleurs du public et leurs droits syndicaux. La tentative de monter les salariés du privé contre ceux du public échoue et la jeunesse se joint aux actions. Les syndicats du secteur public ont appelé à des manifestations. L’AFT, fédération américaine des enseignants, la NEA, national éducation association et l’AFSCME, fédération américaine des employés municipaux de l’État ont présenté leur démarche comme un effort de lobbying pour influencer une poignée de sénateurs républicains afin qu’ils votent contre des points du projet de loi WALKER. Les syndicats ont été avant tout motivés par une mesure du projet de loi qui interdirait la cotisation automatique. Les syndicats ne sont pas intéressés par la défense des travailleurs, comme ne le prouve que trop bien le soutien respectif de l’AEN et de l’AFT à l’assaut de l’Administration OBAMA contre l’éducation publique. Tous les syndicats du secteur public ont respecté les lois réactionnaires interdisant aux employés du gouvernement de faire grève.

 

     Juin 2012 : mobilisation des postiers de SAN FRANCISCO

     Mai 2012 : lutte des travailleurs de l’usine COCA COLA de EAST HARTFORD, (CONNECTICUT) contre un plan de la Direction supprimant des emplois et remettant en cause l’assurance santé des salariés

     Septembre 2012 : grève des enseignants de CHICAGO : depuis lundi 11 toutes les écoles, les maternelles, les collèges et les lycées publics de CHICAGO sont en grève. La grève s’est terminée le 19 septembre : les syndicats ont obtenu une augmentation de salaire et surtout une prise en compte plus limitée des résultats des élèves pour établir leur salaire.

 

La position des syndicats

 

Aux USA aussi, les syndicats trahissent les travailleurs et s’allient au patronat (cf UAW qui, de plus possède 55 % des actions CHRYSLER).

 

En réalité, les Démocrates travaillent avec les dirigeants syndicaux à mettre en œuvre les attaques contre la classe ouvrière alors que les Républicains préfèrent ne pas traiter avec les bureaucraties syndicales, d’où les attaques menées par ces derniers contre les syndicats

 

La position du mouvement « Occupy Wall Street »

 

Lorsque les manifestations « occupons » sont apparues en septembre dernier, elles ont rapidement recueilli un important appui dans la population. Les slogans qui opposaient les « 99 % » au « 1 % le plus riche » sont venus toucher une corde sensible. Les manifestations avaient alors attiré la participation de nombreux travailleurs et étudiants.

 

L’ordre politique établi, les syndicats, les groupes de la pseudo gauche, tel que l’International Socialist Organization ont pris alors le contrôle des protestations en s’appropriant le discours, en le vidant de tout son contenu contestataire et en le rendant tout à fait compatible avec un soutien politique au parti démocrate. Il faut dire que cette récupération avait été fortement facilitée par les mots d’ordre tels que « pas de politique » et « pas de direction ». En réalité, les « manifestations » organisées le 1er mai ont trouvé très peu d’écho car les travailleurs ne s’y sont pas retrouvés.

 

La classe dirigeante mène un assaut radical contre les droits les plus élémentaires des travailleurs. Pour contrer cette attaque, la classe ouvrière a besoin de sa propre organisation et non des propositions politiques complaisantes et conformistes de « Occupy ».

 

 

Aux USA, comme dans le monde entier, les travailleurs, malgré les difficultés, luttent et tentent de relever la tête.

Commenter cet article

Articles récents

Hébergé par Overblog